Nouveau coup de filet des services de sécurité. Un communiqué du ministère de l'intérieur annonce que la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ), en coordination avec la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), a réussi à démanteler une cellule active dans l'embrigadement et l'enrôlement de jeunes Marocains imprégnés des idées «d'Al Qaïda». Cette cellule recrutait ses jeunes dans le dessein de les envoyer dans la région du Sahel. La même source affirme que la cellule est composée de plusieurs membres opérant dans les villes de Nador, Casablanca, Guercif, Laâyoune et Kalâat des Sraghna. Selon Said Lakhel, chercheur spécialisé dans les organisations djihadistes, il ne s'agit pas d'un fait nouveau puisque d'autres cellules démantelées auparavant envoyaient des éléments, notamment en Irak et dans d'autres zones de tension. «Le fait marquant dans cette nouvelle affaire réside dans la reconnaissance par les responsables de l'existence de liens organisationnels importants entre cette cellule et le réseau d'Al Qaida dans le Maghreb islamique (AQMI)», déclare-t-il. En effet, quelques-uns ont transité par la Libye en tant que première étape sur le chemin de l'intégration desdites organisations terroristes, avant de se lancer dans l'enrôlement de nouvelles recrues depuis le Maroc. Ces personnes, explique-t-on, ont effectivement réussi depuis des mois à envoyer plus de 20 citoyens pour rejoindre les rangs d'AQMI et son allié le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO) dans le nord du Mali. Les identités des recrues ont été déterminées par les services de sécurité. Le démantèlement de cette cellule tombe à point nommé puisque les services de sécurité ont procédé dernièrement à l'arrestation d'un volontaire affilié à cette organisation terroriste sur le territoire national, et sa présentation à la justice. Celui-ci avait rejoint le nord du Mali où il avait séjourné un certain temps avant de regagner le Maroc pour une mission de sabotage qui lui a été confiée par les commandants du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest. «Le but d'AQMI est d'infiltrer le Maroc comme c'est le cas pour d'autres pays dans la région, notamment l'Algérie. Il s'agit donc pour cette organisation de renforcer sa présence pour augmenter sa capacité de nuisance», conclut Lakhel. A noter enfin que les autres mis en cause seront traduits en justice dès clôture de l'enquête menée sous la supervision du Parquet général compétent.