Visiblement le secteur de la santé mentale est le pôle le plus pauvre de tout le système médical marocain. Le manque de ressources financières et humaines préoccupe tout un chacun et pousse à s'interroger sur l'avenir du secteur. Ainsi, la promotion de la santé mentale reste une priorité pour le ministère de tutelle. En réponse au groupe parlementaire du Mouvement populaire, Lhoussaine Louardi, ministre de la santé, a souligné, lors de la session parlementaire du mardi 13 novembre, que son département déploie une vision stratégique s'étalant sur la période 2012-2016. Ce plan quadriennal vise en effet à restructurer le secteur tout en respectant les dispositifs relayés par les multiples conventions internationales inscrites dans le cadre du respect des droits de l'Homme, notamment la lutte contre la discrimination et la stigmatisation de la maladie mentale et de ceux qui en souffrent. A cet égard, le ministre a précisé que le budget qui sera accordé au secteur, durant l'année budgétaire 2013, marquera un grand pas dans l'histoire de la santé mentale au Maroc. Soulignant que «35 millions de dirhams ont été accordés à la santé mentale durant l'année 2012 au moment où 50 millions de dirhams ont été alloués aux médicaments». En ce qui concerne ce volet, le ministère assure gratui-tement les médicaments à 150.000 patients par an. De même, le département de Louardi a procédé à l'élargissement du programme de lutte contre l'usage de drogues pour atteindre 8.000 bénéficiaires à l'horizon 2016 , dont 2.000 bénéficiaires du traitement substitutif par la méthadone. Par ailleurs, la capacité litière hospitalière connaîtra un accroissement. Le ministre de la santé a fait état de 800 lits supplémentaires pour renforcer la capacité d'accueil, passant ainsi de 2.234 lits pour atteindre 3.000 à l'horizon 2016. S'agissant des ressources humaines, le ministère s'engage à combler le déficit et ce en formant 30 psychiatres annuellement. De même, 185 auxiliaires médicaux seront formés chaque année. Sous un autre angle, Lhoussaine Louardi a précisé, dans sa réponse, que son département œuvrera en partenariat avec le ministère de l'enseignement supérieur pour la création de 4 départements universitaires pour la formation de 10 pédopsychiatres annuellement. Notons que le ministère de tutelle mettra en place, au cours de cette année, trois unités d'addictologie à Tétouan, Marrakech, et Nador. Trois autres centres seront achevés à Agadir, Fès et Al Hoceima en 2013. M. Louardi a également indiqué que les services de 4 centres seront élargis à l'horizon 2016. Il s'agit en l'occurrence de ceux de Tanger, Larache, Ksar El Kebir et Chefchaoun.