L'électricité au Maroc est la moins chère dans la région, aussi bien pour l'usage individuel qu'industriel, a affirmé mercredi à Casablanca, le ministre de l'Energie, des mines, de l'eau et de l'environnement, M. Fouad Douiri. En excluant les pays pétroliers et la Bulgarie, l'électricité au Maroc est considérée comme étant la moins chère dans la région MENA, mais également dans le nord de la Méditerranée, a-t-il indiqué lors d'une conférence débat sur les énergies renouvelables, ajoutant que l'Office National de l'Eau et de l'Electricité (ONEE) vend l'électricité à un prix inférieur par rapport à celui de sa production. "L'ONEE est un élément clé dans la politique énergétique nationale et le renforcement et la solidification de l'Office figure, avec le lancement du plan solaire, dans nos priorités pour les deux années à venir", a-t-il souligné lors de la conférence organisée par la chambre du commerce Suisse au Maroc, indiquant qu'un contrat programme sera finalisé d'ici la fin de l'année pour redresser la situation financière de l'Office. M. Douiri a en outre précisé que le portefeuille de projets énergétiques planifiés correspondant au développement des capacités de production d'électricité, pour la période 2012-2016, s'élèvent à 4,9 GW dont 2,7 GW à base d'énergies renouvelables, ajoutant que le portefeuille des projets est d'une valeur consolidée de plus de 130 milliards de dirhams (MMDH) d'investissements. Ce dernier offre des opportunités considérables d'investissements et d'activités pour l'ensemble des acteurs aussi bien les opérateurs producteurs, les fournisseurs que les prestataires, et apportent un stimulus économique très fort à l'économie nationale, a-t-il poursuivi. Pour ce qui est du programme solaire marocain, le ministre a indiqué que ce dernier vise à développer 2000 MW à l'horizon 2020, dont 500 MW sera produite par la centrale de Ouarzazate d'ici 2015. Ce projet à dimension internationale, nécessite un effort d'investissement en infrastructures de base (foncier, raccordement électrique, accès routier) d'un MMDH, dont une quote-part de 300 millions de MDH pour la tranche 1 ainsi que des investissements, pour la réalisation de cette tranche 1 et en équipement, de prés de 7 MMDH, a-t-il poursuivi. Et d'ajouter que 20 pc du financement sera assurée conjointement par le consortium saoudien ACWA Power International (75 pc) et le MASEN (25 pc) et 80 pc en dettes sous forme de financement concessionnels auprès des bailleurs de fonds internationaux, entre autres, la Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement et l'Agence Française du Développement. La mise en œuvre du programme Intégré d'Energie Eolienne (PEI) a été largement entamée, a d'autre part relevé le ministre, ajoutant que ce programme bénéficie d'un soutien, au plus haut niveau, de l'Etat, d'un cadre législatif et institutionnel attractif, des compétences et capacités marocaines dans ce domaine ainsi que de la confiance des organismes et des bailleurs de fonds internationaux. M. Douiri a, par ailleurs, rappelé les objectifs de la stratégie nationale énergétique en matière d'énergies renouvelable et qui ambitionne d'atteindre, à l'horizon 2020, 42 pc de la puissance électrique installée de sources renouvelables (dont 2000 MW en énergie solaire et 2000 MW en énergie éolienne) et 2,5 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) d'énergie fossiles économisés. Cette stratégie vise également à éviter l'émission de 9,5 Millions de tonnes de CO2 et une intégration industrielle par création de nouvelles filières générant plus de 13 000 emplois au Maroc.