Après avoir fait le tour du monde et été récompensée aux nombreux festivals internationaux, la première fiction de la cinéaste Laila Kilani «Sur la planche» arrive sur les écrans marocains. Elle est projetée dans les salles obscures mercredi dernier. Inspirée d'un fait divers datant de 2005, la dernière révélation réussie de Laila Kilani évoque les transformations de la ville de Tanger. Son histoire relate le difficile combat pour survivre d'un quator de jeunes filles de vingt ans. Badia et Imane, Nawal et Asma sont les héroïnes de «Sur la planche». Elles quittent leurs villages sans leur famille, pour travailler jour et nuit avec une cadence effrénée. «Au début j'ai eu envie de raconter l'histoire de garçons en course dans la ville après je me suis dit qu'elles devaient être des femmes». Elles sont ouvrières réparties en deux castes : les textiles et les crevettes. La fiction s'ouvre par cette déclaration du personnage principal : «Je ne vole pas, je me rembourse ; je ne me prostitue pas, je m'invite ; je ne mens pas, je suis juste en avance sur la vérité : la mienne». La réalisatrice Laila Kilani a fait appel à de nouvelles figures du cinéma marocain dont Mouna Bahmad, Nouzha Akel et Soufia Issami. Celle-ci a remporté récemment le prix de la meilleure interprétation féminine lors du Festival euro-arabe de cinéma en Espagne. Par ailleurs, Laila Kilani a raflé plusieurs prix pour ce film, notamment au Festival national de Tanger, au Festival Maghreb des films à Paris ou encore l'African, Asian and Latin America Film Festival en Italie. Il a été projeté également dans le cadre de la 43ème Quinzaine des réalisateurs, section parallèle du Festival de Cannes. Il est à signaler que Leila Kilani est historienne de formation. Elle a également suivi des études supérieures en économie à Paris. Après un détour par le journalisme en 1997, elle est arrivée à la réalisation cinématographique en 2000, faisant dès son premier coup d'essai «Tanger, le rêve des brûleurs». Elle a également réalisé «Nos lieux interdits» avant de réaliser son premier long métrage de fiction «Sur la planche» en 2011 qui l'a hissée au rang des grands cinéastes sur la scène internationale.