La croissance verte revient s'imposer comme moteur de création d'emplois de qualité et de cohésion sociale. C'est ce qui ressort du nouveau rapport MED 2012 sur les pays méditerranéens, présenté mercredi 17 octobre à Marseille et produit par le Centre pour l'intégration en Méditerranée (CMI), la Banque européenne d'investissement (BEI), le Plan Bleu, l'Agence française de développement (AFD) et le Forum euro-méditerranéen des Instituts de sciences économiques (FEMISE). Avec pour thème général, «Vers une croissance verte en Méditerranée», le rapport en question appelle à la mise en place d'un programme vert pour renforcer les économies locales et placer la région sur la voie d'une croissance économique durable. «Le rapport vise à stimuler un débat sur maximiser les avantages des politiques vertes», a déclaré Mats Karlsson, directeur du CMI, lors de la présentation, avant de poursuivre, «il est le produit d'un processus consultatif impliquant l'ensemble de la région, et faisant appel aux experts et parties prenantes des pays des rives est, sud et nord de la Méditerranée». Par ailleurs, le constat général tiré par le rapport est que la région méditerranéenne a connu une dégradation significative de son environnement en conséquence de l'augmentation de la pression démographique et industrielle. La région est également menacée, sur le long terme, par les risques liés aux effets aggravants du changement climatique. Cette dégradation continue met ainsi en péril les moyens de subsistance de millions de ménages qui comptent sur le tourisme comme une source importante d'emplois et de revenus. «Les décideurs sont souvent confrontés à la difficulté de concilier les impératifs économiques et environnementaux, mais il existe des opportunités gagnant-gagnant: le rapport cite en effet la gestion durable des pêches et l'efficacité énergétique comme deux exemples très concrets qui ont une portée économique tout à la fois qu'un intérêt écologique», a déclaré, pour sa part, Hugues Ravenel, directeur du Plan Bleu. Dans ce sillage, le rapport présente également des success stories dans la région, tels que le Projet intégré de gestion des zones côtières au Nord du Maroc, financé par la Banque mondiale et qui vise à préserver les écosystèmes des côtes méditerranéennes, tout en appuyant des activités touristiques durables et en créant des fermes piscicoles ou agricoles ainsi que des activités économiques pour les femmes et les jeunes. Le projet vise, non seulement, à mettre en œuvre des pratiques respectueuses de l'environnement mais aussi à faire en sorte que les communautés locales se sentent impliquées et fassent de la gestion durable des ressources naturelles, une garantie pérenne de leur subsistance économique.