Les syndicats les plus représentatifs se sont retirés, lundi dernier, d'une réunion avec le ministère chargé de la fonction publique et la modernisation de l'administration. La FDT (Fédération démocratique du travail) et la CDT (Confédération démocratique du travail) ont été les premières à claquer la porte. «Nos deux syndicats ont envoyé une délégation commune à cette réunion à laquelle nous avons été conviés par le ministère de la fonction publique. Notre délégation devait transmettre deux principaux messages aux responsables», explique Abderrahmane Azzouzi, secrétaire général de la FDT. Et de poursuivre: «Le premier message était relatif à la méthodologie du dialogue social. Nous voulons que tous les partenaires sociaux y compris le patronat soient présents lors des réunions du dialogue social. Le deuxième concerne le secteur privé qui nous semble être délaissé par le gouvernement actuel, alors qu'il s'agit un secteur prioritaire et aussi important que celui du public». Le secrétaire général de la FDT affirme que les représentants des deux syndicats ont décidé de se retirer lorsqu'ils ont constaté que le ministre de tutelle, Abdelâdim El Guerrouj, est absent tout comme le secrétaire général du ministère. Pour leur part, les représentants de l'UMT (Union marocaine du travail), l'UGTM (Union générale des travailleurs du Maroc) et l'UNTM (Union nationale du travail au Maroc), ont quitté la réunion en protestation contre l'absence de visibilité sur l'ajout d'un nouveau grade dans la fonction publique. «Nous avons demandé aux responsables de suspendre les travaux de la réunion en attendant de nous faire parvenir des données techniques précises sur l'ajout d'un nouveau grade», explique Abdelilah Dahmane, membre du bureau national de l'UNTM. Présent lors de cette rencontre, M. Dahmane affirme que les représentants des trois syndicats ont demandé aux responsables de fournir les données requises le plus rapidement possible. «Nous n'avons pas fixé une date mais nous demandons à ce que la prochaine réunion soit tenue d'urgence. Les responsables nous ont promis de leur côté de nous faire parvenir les données en question au cours de la prochaine réunion», conclut-il. A noter que cette rencontre devait réunir les membres de la commission chargée du suivi de l'exécution de l'accord du 26 avril 2011. Cet accord avait été signé entre les syndicats et le gouvernement Abbas El Fassi. Un peu plus d'une année après sa signature, les syndicats dénoncent toujours le retard accusé dans sa mise en application. «Aujourd'hui, il est hors de question de renégocier avec le gouvernement actuel les dispositions de l'accord de 2011. D'ailleurs, nous n'avons aucune idée sur les raisons qui bloquent sa mise en œuvre d'autant plus que certaines de ses dispositions ne devraient coûter aucun centime au budget de l'Etat», souligne Abderrahmane Azzouzi. Le chef de gouvernement avait reçu au mois de septembre les secrétaires généraux des syndicats les plus représentatifs pour préparer le prochain round du dialogue social prévu ce mois d'octobre. Au cours du dernier round tenu en avril dernier, les syndicalistes et l'Exécutif s'étaient mis d'accord sur la création de plusieurs commissions thématiques chargées notamment de l'accord de 2011, mais également les projets de loi sur les syndicats et les grèves. Ce dernier sujet divise toujours les partenaires sociaux puisque certains syndicats comme l'UMT, la FDT et la CDT s'y opposent en l'absence de garantie sur la préservation du droit à la grève.