Depuis quelques jours, une nouvelle affaire de pédophilie agite la ville ocre et fait couler beaucoup d'encre dans la presse nationale et internationale. Le mis en cause, P.F. un Français, âgé d'une cinquantaine d'années et ancien directeur de l'Hôtel Mandarin Jnane Palace, une filiale du groupe hôtelier Mandarin Oriental International Limited, est poursuivi pour «débauche» et «prostitution de mineurs». Une première audience s'est tenue vendredi dernier au tribunal correctionnel de Marrakech en présence des deux chauffeurs de P.F. poursuivis pour «aide à la prostitution» et «participation à l'exploitation d'enfants pour du matériel pornographique» et de quatre témoins qui ont été entendus chacun à leur tour. L'un des témoins aurait déclaré durant l'audience avoir vu P.F. avec des enfants nus dans sa villa. Selon le quotidien «Le Monde», P.F. recevait de jeunes garçons dans «la petite maison au fond du jardin». En plus de baignades «nues» dans la piscine, «P.F. faisait ensuite rentrer chez lui tous ces enfants dans la chambre à coucher qu'il fermait», a rapporté le jardinier de la villa aux services de police. Officiellement, c'était pour faire du «sport» et des «massages». Au terme de la première audience, le juge a décidé de reporter le procès au 19 octobre prochain. Contacté par ALM, Najat Anwar, présidente de l'association «Touche pas à mon enfant», qui s'est constituée partie civile dans cette affaire, explique que «le tribunal a motivé ce report en raison de l'absence d'autres témoins». L'association compte aller jusqu'au bout dans cette affaire pour que P.F. soit condamné pour ses actes pédophiles. «Nos avocats vont faire le nécessaire pour demander au ministre de la justice de lancer un mandat d'arrêt international contre ce pédophile», affirme Mme Anwar. Selon une source proche du dossier, le pédophile présumé se trouverait actuellement en Italie. De son côté, la société JK Hôtels n'est pas restée indifférente dans cette affaire. Celle-ci a salué le renvoi de P.F. devant le tribunal correctionnel de Marrakech le 28 septembre dernier pour répondre des faits de débauche et de prostitution de mineurs. Dans un communiqué, la direction de JK Hotels tient à rappeler que c'est à l'initiative du P-dg de la société JK Hôtels que les faits ont été découverts et transmis aux autorités marocaines. «Le 10 février 2011, le groupe Mandarin Oriental rompt unilatéralement et abusivement le contrat de gestion de l'hôtel, P.F. quitte précipitamment le Maroc, abandonnant derrière lui son ordinateur professionnel dont il avait demandé à un tiers de détruire les données», peut-on lire. «C'est en consultant cet ordinateur que le P-dg de JK Hotels a découvert un site abritant des photos à caractère sexuel. Il en informe le même jour la police judiciaire de Marrakech qui se saisit de l'affaire et découvre 15.526 photos et 30 vidéos et après enquête met à jour les faits de débauche et de prostitution de mineurs», poursuit le communiqué.