Un nouveau coup dur pour les travailleurs marocains en Espagne. La réforme du marché du travail tant contestée est finalement entrée en vigueur le dimanche 8 juillet. Pour le gouvernement espagnol, cette réforme constitue une véritable «bouée de sauvetage» et vise à faciliter les recrutements alors que le taux de chômage dépasse déjà la barre des 24%. Un avis qui est loin d'être partagé par les immigrés résidant en Espagne qui jugent cette réforme «injuste». Pour eux, elle ne fait qu'inciter le gouvernement ibère à faciliter le licenciement et les enfoncer davantage dans la précarité. Contacté par ALM, Kamel Rahmouni, président de l'Association des travailleurs et immigrés marocains d'Espagne (ATIME), est resté injoignable. Mais quelles sont les mesures prévues par cette réforme ? Le premier volet de celle-ci vise à réduire le coût du licenciement. L'indemnité est abaissée de 45 à 33 jours par année d'ancienneté dans l'entreprise. Toutefois, celle-ci peut être réduite à 20 jours pour une société en difficulté, qui enchaîne trois semestres sans bénéfice. A noter que cette indemnité est plafonnée à 24 mois et ce, quelle que soit l'ancienneté du salarié. Les motifs ouvrant droit au licenciement ont aussi été élargis. L'autre volet porte sur les contrats. Cette réforme introduit un nouveau CDI assorti d'une période d'essai d'un an. Ce qui permet aux entreprises en difficulté de baisser les salaires sans consulter leurs employés. L'autre priorité du gouvernement espagnol de stopper le recours aux contrats à durée déterminée (CDD) à répétition, chose qui est monnaie courante chez les jeunes et les femmes. Désormais, les CDD sont limités à deux ans. Avec une telle mesure, le gouvernement espère encourager la formation. Chaque employé devrait bénéficier d'un quota de 20 heures De plus, il faut rappeler que la montée sans précédent du chômage et l'explosion de la dette ont poussé le gouvernement espagnol à prendre des mesures restrictives pour les saisonnières marocaines. Cette année, elles ne sont que 2.547 à se rendre à Huelva pour la récolte des fraises, contre 6.143 lors de la campagne agricole précédente, soit une baisse spectaculaire de 60%. Face à la crise, la plupart des chômeurs espagnols se sont tournés vers l'agriculture qui constitue un secteur pourvoyeur d'emplois. Un véritable cauchemar pour les saisonnières agricoles qui étaient habituées à percevoir un salaire de 1.000 euros, soit plus de 11.000 dirhams par mois. A fin juin, le nombre de chômeurs en Espagne a enregistré une baisse de 100.000 personnes, avec 4,61 millions de sans-emploi, le troisième mois de recul consécutif selon le ministère du travail espagnol.