ALM : Dans quel cadre mettez-vous la stratégie de la CIMR dans la réforme globale des retraites au Maroc? Khalid Cheddadi : Comme vous le savez, la Caisse interprofessionnelle marocaine de retraite (CIMR) fait partie des quatre caisses qui participent aux travaux de la commission technique nationale chargée de la réforme du système de retraites de notre pays, et à ce titre, forte de son expérience de plus de soixante ans elle contribue activement à la formulation de recommandations sur l'architecture du système cible de retraite dans le respect des principes énoncés. La mission que nous nous sommes assignée à la CIMR est de développer la couverture retraite pour tous nos concitoyens. Aujourd'hui, la CIMR agit dans un cadre purement facultatif qui laisse le choix d'adhérer à notre régime, au management des entreprises. Il faut souligner que dans ce cadre, le régime de la CIMR rencontre un grand succès auprès des entreprises et des salariés. Ceci est dû à la confiance que notre régime inspire à nos partenaires, à la qualité des services que nous dispensons et à la dynamique de progrès permanent dans laquelle nous nous inscrivons. La pérennité du régime de la CIMR est à la base de la confiance que lui témoignent les employeurs et les salariés, et l'élément qui la différencie le plus des autres régimes. Cette pérennité a été confirmée par le bilan actuariel réalisé au 31 décembre 2011 et certifié par un cabinet d'actuariat indépendant. Une réforme du système de la retraite s'impose aujourd'hui. Est-ce que vous avez formulé des propositions aux commissions concernées? En ce qui concerne le système de retraite du secteur privé, l'avis de la commission technique semble se diriger vers un dispositif comprenant un régime de base qui serait géré par la CNSS et un régime complémentaire qui serait construit à partir du régime de la CIMR. La question qui reste posée est : «Faut-il le rendre obligatoire?» Le cabinet Actuariat, qui a réalisé les études pour la réforme pense que «oui» et a proposé que le régime de base soit limité à un plafond égal à 2 fois le SMIG, alors que le régime complémentaire comporterait deux contributions, la première sur la partie du salaire inférieure au plafond et l'autre au-dessus (régime complémentaire contributif au premier dirham). Ce schéma a été analysé par le Bureau international du travail (BIT) qui l'a validé dans ses grandes lignes, tout en insistant sur la nécessité de requérir l'accord des partenaires sociaux sur la généralisation du régime complémentaire pour s'assurer qu'il est supportable pour l'économie marocaine. Nous pensons pour notre part que la refonte du système de retraite au Maroc ne peut pas se faire sans organiser pour toutes les tranches de revenus (ici ce sont les salaires moyens et élevés qui sont visés) une retraite d'un niveau acceptable, quitte à ce que sa mise en œuvre soit étalée dans le temps, de manière à ce qu'elle soit supportable par l'économie. Quels sont les projets en cours de la Caisse? Nous avons le souci permanent d'améliorer la qualité de nos prestations et services et de ce fait nous continuons d'engager des actions importantes d'optimisation de nos processus de gestion. De nombreux projets sont en cours de réalisation dans ce sens. Il s'agira pour l'essentiel de consolider notre stratégie de mise à disposition des prestations de la Caisse par des accès distants sécurisés à travers l'internet, ce qui permet de renforcer notre qualité de service tout en procurant des gains substantiels de productivité. Qu'il s'agisse de règlements sécurisés en ligne des contributions des entreprises adhérentes, d'initiation sur notre portail du traitement des dossiers de pension ou encore de déclarations de salaires, ou de simulations en ligne de la pension, l'éventail des prestations offertes à travers l'Internet sera davantage enrichie pour le bénéfice des entreprises adhérentes, des salariés affiliés et des allocataires. Nous voudrions également, renforcer la proximité vis-à-vis de notre clientèle avec l'ouverture de six nouvelles agences à Oujda, Tétouan, Meknès, Settat, El Jadida et Safi. Nous continuerons également à développer la base des entreprises adhérentes aussi bien par des actions de proximité que par des campagnes de communication institutionnelles ou de campagnes produits ciblées destinées aux chefs d'entreprises. Comment jugez-vous le bilan de la CIMR lors du premier trimestre 2012 ? À fin mars 2012, nous avons enregistré avec satisfaction que les résultats obtenus sont en ligne avec nos prévisions budgétaires ainsi qu'un bon taux de progression de nos plans d'actions, ce qui nous permet d'être confiants sur l'atteinte des objectifs que nous nous sommes fixés pour 2012.