C'est toute une opération de mobilisation médiatique contre l'accord de création de patrouilles conjointes pour la lutte contre l'immigration clandestine que le polisario a entamée aux Iles Canaries. Impliqués dans le trafic de Subsahariens vers les côtes nord de la Mauritanie, les polisariens craignent un arrêt de cette activité lucrative. Le polisario a déclaré une guerre médiatique contre l'Espagne suite à la signature de l'accord de coopération dans le domaine de la lutte contre l'immigration clandestine entre les gouvernements marocain et espagnol. Cet accord, qui prévoit, entre autres, la création dès lundi prochain de patrouilles conjointes entre la Gendarmerie royale marocaine et la Garde civile espagnole dans les côtes des provinces marocaines du sud et celles des Iles Canaries, a déclenché une réaction hystérique chez les polisariens. C'est le représentant des mercenaires de Tindouf auprès de l'Organisation des Nations-Unies, Ahmed Boukhari, qui a été chargé d'orchestrer l'offensive médiatique contre la création de ces patrouilles conjointes. Première escale d'un programme de visites et de conférences qu'il projette de tenir dans plusieurs villes espagnoles, les Iles Canaries. Dans une conférence de presse organisée à Las Palmas, Boukhari a indiqué que l'organisation de patrouilles conjointes entre les deux services de sécurité marocains et espagnols constitue "une violation de la légalité internationale". Le représentant des polisariens est allé jusqu'à exiger du gouvernement espagnol de "suspendre l'application de l'accord qui prévoit la création de ces patrouilles et de leur action contre l'immigration illégale" dans les provinces du Sud. Selon lui, le gouvernement marocain aurait "piégé" l'Espagne dans cet accord puisqu'en le signant, "Madrid reconnaît la souveraineté du Maroc sur le Sahara". Boukhari est allé même jusqu'à menacer l'Espagne de perdre sa qualité d'"interlocuteur privilégié du polisario dans ce conflit". Rappelons que Rabat et Madrid mettront en application, dès lundi prochain, l'accord signé entre les deux parties sur la coopération dans la lutte contre l'immigration clandestine selon lequel des patrouilles mixtes de la Gendarmerie royale et de la Garde civile espagnole commencement à effectuer des missions de contrôle dans les côtes marocaines du Sud et aux Iles Canaries. Durant la première étape, deux gendarmes marocains, ne portant aucune arme, accompagneront des éléments de la Garde civile dans l'une des embarcations de ce corps de sécurité espagnol qui patrouillent le long du littoral canarien. La deuxième étape commencera vers la fin du mois courant avec la participation de deux gardes civils espagnols aux opérations de contrôle que la Gendarmerie royale mène dans les côtes des provinces marocaines du Sud. Ces missions conjointes dureront trois jours durant lesquels les deux parties coopéreront dans la lutte contre les réseaux de l'immigration clandestine organisée de part et d'autres et seront marquées par l'institution d'une meilleure coopération en matière d'échange d'informations sur les réseaux mafieux des deux côtés. D'ailleurs, c'est cette coopération en matière d'information qui constitue la véritable source de dérangement pour le polisario. Sachant que la presque totalité des immigrés clandestins qui embarquent à partir des plages des provinces du sud et qui sont interceptés par les autorités de l'archipel canarien sont d'origine subsaharienne, des mercenaires du polisario sont soupçonnés par les services de sécurité espagnols d'être à l'origine de l'escalade du phénomène ces dernières années. Selon les données détenues par les services de renseignement espagnols, certains des membres des mercenaires du polisario se sont convertis au trafic d'immigrés clandestins subsahariens dont ils assurent le déplacement des frontières maliennes vers le nord de la Mauritanie pour les faire embarquer ensuite à partir des côtes de ce pays. Ainsi, les protestations du polisario contre la création de ces patrouilles ne sont pas dues à une question de "légalité internationale" mais plutôt à la peur des Polisariens que leur trafic d'immigrés soit révélé à l'opinion publique espagnole.