À partir du mois de février, des gendarmes marocains et des éléments de la Garde civile espagnole patrouilleront ensemble sur les côtes de l'archipel canarien et celles des provinces du Sud du Maroc. Si cette première opération réussit, elle sera également appliquée sur les deux rives du détroit de Gibraltar. Le Maroc et l'Espagne mettront en application, dès février prochain, l'accord signé entre les deux parties sur la coopération dans la lutte contre l'immigration clandestine. À partir du mois prochain, des patrouilles mixtes de la Gendarmerie royale et de la Garde civile espagnole commencement à effectuer des missions de contrôle dans les côtes marocaines du Sud et aux Iles Canaries. La première patrouille sera formée durant la première quinzaine de février dans l'archipel canarien. Deux gendarmes marocains, ne portant aucune arme, accompagneront des éléments de la Garde civile dans l'une des embarcations de ce corps de sécurité espagnol qui patrouillent le long du littoral canarien. Vers la fin du mois prochain, l'expérience sera renouvelée au Maroc. Deux gardes civils espagnols, qui seront aussi dépourvus de leurs armes, accompagneront les gendarmes marocains à bord de l'une de leurs embarcations de patrouille dans la zone maritime du Sud. Ces missions conjointes dureront trois jours durant lesquels les deux parties coopéreront dans la lutte contre les réseaux de l'immigration clandestine organisée de part et d'autre. Tant les gendarmes marocains que les gardes civils espagnols mettront à la disposition de leurs collègues des informations sur les points de sortie ou de destination des embarcations et les routes maritimes que les patrons des pateras utilisent lors de leurs opérations. Les deux corps de sécurité travailleront ensemble sur les informations détenues par l'une ou l'autre partie sur les organisations criminelles d'immigration clandestine opérant entre le sud du Maroc et les Iles Canaries. Cette expérience durera six mois pendant lesquels, les patrouilles seront alternées entre les côtes marocaines et espagnoles. Si, au bout de cette période, l'expérience donne des résultats probants, une opération semblable sera démarrée au nord avec la création de patrouilles au détroit de Gibraltar. Cette opération intervient dans le cadre de l'accord signé entre les gouvernements des deux pays en novembre dernier à Madrid. Une réunion tenue, vendredi dernier, entre responsables marocains et espagnols a permis aux deux parties de se mettre d'accord sur les modalités de la mise en application de l'accord de principe signé dans la capitale espagnole. Rappelons que la création de patrouilles conjointes avait été décidée lors des entretiens du ministre de l'Intérieur, El Mustapha Sahel, à Madrid, avec son homologue espagnol, Angel Acebes. Les deux responsables avaient convenu de donner une impulsion à la coopération entre leurs deux départements dans la lutte contre les réseaux d'immigration clandestine. Les deux responsables avaient alors annoncé la création d'une commission permanente au niveau des ministères de l'Intérieur du Maroc et d'Espagne qui tiendra des réunions mensuelles, dont la première avait eu lieu en décembre de l'année dernière. Il est à signaler que Sa Majesté le Roi Mohammed VI avait donné ses directives, pour la création de la Direction de la migration et de la surveillance des frontières, ainsi que de l'Observatoire de la migration. Ces deux organismes sont destinés à lutter contre les réseaux d'immigration clandestine. La mise en application de l'accord sur la coopération entre les services de sécurité marocains et espagnols dans le domaine de l'immigration clandestine est un premier pas dans la lutte conjointe contre le trafic d'êtres humains qui fait des centaines de victimes parmi les candidats marocains et ceux d'origine subsaharienne qui tentent l'aventure à la recherche de l'eldorado. Aussi, les patrouilles conjointes permettront aux deux corps de sécurité marocain et espagnol de s'enrichir de l'expérience de l'autre en la matière ce qui aura certainement des retombées positives sur la lutte contre les mafias des pateras.