La modernisation du champ politique passe par la rupture avec les pratiques du passé et l'adoption de slogans réalistes. Le Forum de l'éducation et de la culture de Mohammédia a organisé, en collaboration avec l'hebdomadaire Casablanca, les 16 et 17 février courant une Conférence-débat sur «le Maroc moderne et les questions de mutation». Lors du débat consacré à l'axe de la modernisation politique, Mahjoub Habibi, membre du PADS (Parti de l'avant-garde démocratique soicialiste) a mis l'accent sur les exigences de la conjoncture actuelle et les conditions du changement politique. M. Habibi a fait le point, à cet effet, sur l'échec des tentatives aventuristes que le Maroc a connues dans les années soixante-dix, ainsi que sur celui des anciennes expériences électorales. Des expériences qui ont été marquées par la falsification des verdicts des urnes dans le but de la confection d'une carte politique consacrant le conservatisme et accentuant le sous-développement du pays. Dans le même ordre de raisonnement, l'orateur a insisté sur la nécessité d'institutionnaliser l'ensemble des domaines relevant du champ politique. De son côté, Ahmed Herzenni a développé une approche critique à l'égard de la pratique politique au Maroc. Une pratique floue et non cohérente qui relève des séquelles du passé ; c'est-à-dire des temps où l'action politique pataugeait entre l'explicite et l'implicite, entre ce qui se dit et se fait officiellement, ce qui se dit à huis-clos, et ce qui se pratique dans les zones de l'ombre. L'une des manifestations de cette culture consiste en l'adoption de consensus « sans véritable consentement » ( NDL), comme c'est le cas pour la participation politique. A cette lacune « historique », s'ajoute , selon M. Herzenni, « l'inopérationnalité » des slogans brandis par l'ensemble des partis politiques, notamment en ce qui concerne la définition et l'interprétation de la démocratie. Et de remarquer, à cet effet, l'inflation des interprétations données au concept de la démocratie. Une inflation qui traduit le manque de créativité chez les acteurs politiques et exprime le déficit flagrant de l'esprit pratique.