Depuis sa création, le RNI a connu plusieurs moments difficiles. Certains éminents membres ont gelé leur activité, d'autres ont créé leur propre formation politique. Mais en vain. Après plusieurs années d'euphorie, le RNI est passé par un certain nombre de crises. Pratiquement, les problèmes ont commencé à se faire sentir depuis les élections de 1997. Le choix des candidats avait été l'objet de bon nombre de désaccords entre les hauts cadres du parti. C'est ainsi que Taïeb Benchikh, coordinateur de la région de Meknès de l'époque, s'est accrédité lui-même pour se présenter aux élections législatives de 1997, contre la volonté de la commission de désignation. Cette accréditation a été approuvée par le ministère de l'Intérieur, dont la destinée était entre les mains de Driss Basri. Bencheikh a été élu et a même occupé le poste de président du groupe du RNI à la Chambre des Représentants. Cette page étant close, ce fut tout de même le début des grandes dissensions. Plusieurs membres du bureau politique ont commencé à exiger la tenue du Congrès du parti. Depuis sa naissance, en 1978, le RNI n'avait réuni son Congrès que deux fois, après presque 20 ans. En effet, celui qui a été le plus virulent envers Ahmed Ossman est sans doute, Abderrahmane El Kouhen, qui a préféré geler son activité au sein du RNI, avant de le quitter et créer sa propre formation, le Parti de la Réforme et du Développement (PRD). Cette expérience a été quasiment un fiasco puisque le PRD n'a pas réussi à dépasser le cap des "petits partis" et rentre dans la cour des grands. Il faut dire que peu de figures du RNI ont rejoint le PRD après sa création. Quelques mois après la création du PRD, le RNI a tenu son troisième congrès, en 2001. Avant cela, plusieurs membres ont préféré geler leur activité au sein du RNI. Il s'agit notamment d'Ahmed Laâski, Mohamed Haddou Chiguer et Abdelkamel Reghaï. Aujourd'hui, les choses semblent se calmer quelque peu. Même si au RNI, comme dans tous les partis, des problèmes surgissent à la veille et au lendemain de chaque consultation. En effet, après les législatives de septembre, des cadres proches du président ont préféré s'écarter du sérail du RNI. Bon nombre d'entre eux avaient espéré occuper un poste ministériel. Ahmed Ossman, qui ne désigne personne mais propose seulement, n'aurait pas suffisamment défendu les dossiers de certains cadres. En tout cas, le RNI est sorti indemne de toutes ces crises internes. A quelques jours des consultations communales, d'autres problèmes risquent peut-être de surgir. Cette fois à propos du rajeunissement. L'anticipation reste le meilleur moyen de régler un litige.