Les deux dernières semaines de février seront marquées par des "mobilisations sans précédent" contre les produits marocains à destination du marché européen, selon le Syndicat des agriculteurs espagnols. Une mobilisation qui risque d'envenimer davantage le climat entre les deux pays après la violation de l'espace aérien marocain par des avions militaires espagnols. Les agriculteurs espagnols ont annoncé, hier, à travers un communiqué de l'organisation syndicale de défense des intérêts des producteurs agricoles de ce pays COAG (Organisation de coordination entre les agriculteurs et les éleveurs), "une mobilisation sans précédent" contre les exportations agricoles marocaines vers l'Union européenne. Ces mobilisations auront lieu, selon COAG, durant les deux dernières semaines du mois courant. Le programme détaillé et le calendrier des actions qui seront menées contre les produits marocains à destination des marchés européens seront fixés durant une réunion extraordinaire qui doit avoir lieu aujourd'hui au siège du Conseil provincial de ce Syndicat à Almeria (Sud de l'Espagne), selon le communiqué de COAG. Sachant que les mobilisations des agriculteurs espagnols ont toujours pris la forme d'actes de vandalisme et de blocage des camions transportant les produits marocains dans les ports espagnols, les deux dernières semaines de février s'annoncent très difficiles pour les exportateurs marocains. D'ailleurs, les agriculteurs espagnols ont annoncé que ces mobilisations seront "sans précédent" ce qui signifie que les actes d'agression et de blocage qui seront organisés contre les produits marocains seront plus fortes que leurs précédentes. Il est à signaler aussi que les forces de l'ordre espagnoles opteront certainement pour une attitude passive vu que ces mobilisations auront lieu durant une période préélectorale en Espagne. Le gouvernement espagnol devra donc éviter d'entrer en confrontation avec un syndicat aussi fort que COAG qui constitue l'un des groupes de pression les plus influents du voisin ibérique. Dans le communiqué rendu public hier par cette organisation agricole, ses dirigeants affirment que les raisons ayant incité ses dirigeants à prendre la décision de la mobilisation réside dans le fait que le gouvernement marocain ne respecte pas le quota qui lui est réservé par l'Union européenne. "Le non-respect de l'accord entre le Maroc et l'UE a été reconnu officiellement par les exportateurs marocains et par la commission européenne", affirme le communiqué qui a rajouté que "Bruxelles ferme l'œil sur ces dépassements par le Maroc" de son quota. Les agriculteurs espagnols s'attaquent aussi au gouvernement de leur pays qui, selon eux, ne défend pas leurs intérêts puisqu'il n'effectue pas les contrôles nécessaires dans les ports espagnols sur les "certificats d'importation" au moment de l'entrée des produits marocains en transit sur le territoire espagnol. Sur ce, ils promettent ainsi de se mobiliser pour le faire eux-même dans les ports espagnols ce qui signifie qu'ils bloqueront les marchandises marocaines. Outre ces mobilisations, les milieux agricoles espagnols ont démarré une campagne médiatique contre les produits agricoles marocains axée sur deux axes environnemental et social. Ainsi, d'un côté, ils prétendent que les produits marocains ne respectent pas les conditions d'hygiène prétendant que ces produits ne respectent pas les normes européennes en matière d'hygiène, et d'un autre, ils accusent les agriculteurs marocains d'exploiter des enfants dans le travail des champs. L'ensemble de ces mobilisations annoncées pour les prochains jours en Espagne risquent d'envenimer davantage le climat entre les deux gouvernements marocain et espagnol. Car, après les attaques racistes récemment enregistrées, il y a quelques semaines, dans la région d'Almeria contre des citoyens marocains, et les violations de l'espace aérien marocain par des avions militaires espagnols, le blocage prévu pour deux semaines contre les produits marocains à leur arrivée dans les ports espagnols ne fera que provoquer une escalade de la tension entre les deux pays.