Comme prévu, l'armée israélienne a évacué mercredi la ville cisjordanienne de Beit Lahm. Un pas de plus vers le règlement du conflit au lendemain d'une rencontre Sharon-Abbas marquée par une volonté d'aller de l'avant. Mercredi, les troupes israéliennes ont évacué les positions qu'ils occupaient à Beit Lahm et dans les localités voisines depuis septembre 2000. Conformément à l'accord conclu entre les deux camps vendredi dernier, les forces de sécurité palestiniennes ont aussitôt pris position dans la zone où, comme dans le nord de la Bande de Ghaza, elles se sont engagées à bloquer les éventuelles attaques des groupes armés. Ces derniers, malgré quelques incidents survenus lundi et mardi en Cisjordanie, ont jusque-là respecté la trêve de trois mois qu'ils ont annoncé dimanche. Autant de signes qui permettaient mercredi d'espérer des avancées significatives dans le règlement du conflit israélo-palestinien, sur la base de la feuille de route. C'est pour discuter de ce même plan que les Premiers ministres Ariel Sharon et Abou Mazen se sont rencontrés mardi soir à Jérusalem. Une réunion qui a pour la première fois permis aux deux responsables d'évoluer sur des points précis de négociations. Jugée «positive et encourageante» par les deux parties, elle a débouché sur la création de comités de travail communs sur les questions de sécurité, économiques et financières ainsi que sur la libération de détenus palestiniens. «Je n'ai aucun doute sur le fait que l'image que nous donnons aujourd'hui est une image d'espoir et d'optimisme», avait lancé le Premier ministre israélien avant l'ouverture des débats. Son homologue palestinien a de son côté insisté sur l'arrêt des violences en soulignant que «les meurtres et les destructions ne peuvent provoquer que la haine et l'hostilité». «La paix que nous cherchons (...) est une paix (...) où les prisonniers seront libérés», a ajouté Abou Mazen, même si, pour Israël, il n'est pas question de relâcher les Palestiniens impliqués dans des attentats. Autre sujet de litige : Yasser Arafat. Isolé par Washington et Tel-Aviv, le président de l'Autorité est soumis depuis plus de 18 mois à un siège militaire qui le confine dans son QG de Ramallah. Mardi soir, Ariel Sharon a encore refusé de lui accorder la liberté de mouvement – comme le réclame Mahmoud Abbas depuis sa prise de fonction fin avril -, mais a laissé entendre qu'il pourrait être autorisé à se rendre à Ghaza. Malgré la persistance des désaccords, Israéliens et Palestiniens ont confirmé mardi soir leur volonté d'aller de l'avant. L'espoir est tel qu'Abou Mazen a estimé que l'armée israélienne pourrait se retirer de tous les territoires d'ici mi-août. Une prochaine entrevue serait aussi prévue entre les deux Premiers ministres la semaine prochaine. Garant de l'application de la feuille de route, Washington a de son côté indiqué qu'il comptait fournir une aide directe aux Palestiniens. «L'Autorité a un nouveau ministre des Finances, et nous discutons, vu les nouvelles circonstances, des meilleures façons d'aider l'Autorité palestinienne», a déclaré mardi le porte-parole de la Maison Blanche, Ari Fleischer, tout en démentant la proposition d'une enveloppe d'un milliard de dollars faite par la conseillère du président Bush, Condoleezza Rice, lors de sa rencontrer avec Abou Mazen samedi dernier.