Le contexte international, les attentes exprimées par les peuples de la région et leurs aspirations au changement et au mieux être, comme l'arrivée de nouvelles équipes gouverne-mentales, invitent à laisser de côté ce qui divise pour entreprendre en commun à partir de ce qui unit, a déclaré Aziz Rabbah. Les représentants des cinq pays du Maghreb– dont le Maroc et l'Algérie qui y ont été représentés au niveau ministériel - ont participé à un atelier organisé par la Banque mondiale en collaboration avec l'Union du Maghreb Arabe (UMA) sur la facilitation du commerce et de l'infrastructure. Au cours des travaux de cette réunion, dont il a présidé la séance inaugurale aux côtés du ministre algérien du commerce, Mustapha Ben Badda, le ministre de l'équipement et du transport a appelé à lever les obstacles qui contrarient la circulation des personnes et des biens à l'intérieur de l'ensemble maghrébin. Aziz Rabbah qui a plaidé la cause de la construction maghrébine en a dit les enjeux économiques, sociaux et politiques en déclarant que la faiblesse des échanges entre les 5 pays de la région obère non seulement leur croissance dans le moment présent, mais encore limite leurs ambitions concernant leur positionnement dans le nouvel ordre mondial. Le contexte international, les attentes exprimées par les peuples de la région et leurs aspirations au changement et au mieux être, comme l'arrivée de nouvelles équipes gouvernementales, invitent à laisser de côté ce qui divise pour entreprendre en commun à partir de ce qui unit, a-t-il déclaré en substance. «Commençons par agir dans le domaine des échanges, le reste viendra», a-t-il déclaré. Le ministre qui a jugé que la part des échanges entre les pays de la région – au mieux 5% de leur commerce global – est «chose honteuse» a estimé que «l'exploitation des réelles potentialités de la région s'inscrit dans la nouvelle division du travail qui est en train de s'opérer à l'échelon mondial en même temps qu'elle ne peut qu'être bénéfique aux 90 millions de consommateurs du marché maghrébin». Le ministre marocain qui a mis en évidence les investissements en infrastructure qui ont porté le Maroc du 94ème au 50ème rang mondial de la logistique, a dit la volonté du Royaume de mettre ces réalisations au service de raccordements avec les pays voisins. Liant cette ambition à une conscience aiguë des attentes des marchés africain et moyen-oriental, il a appelé à faciliter la circulation des hommes d'affaires dans l'ensemble maghrébin comme premier pas vers la levée de tous les obstacles aux échanges intrarégionaux. Le ministre s'est déclaré sur ce plan confiant à la perspective de la tenue du sommet de l'UMA à Tunis à l'automne prochain et à celle d'une réunion du patronat des 5 pays à Marrakech en octobre. Le ministre algérien du commerce qui s'est déclaré souscrire aux grandes lignes de l'appel à la facilitation des échanges et au diagnostic émis par les experts de la Banque mondiale, a cependant considéré que l'infrastructure n'est qu'une partie de la question et que la faible complémentarité des économies de la région est l'un des obstacles majeurs qui s'opposent au développement de leurs échanges réciproques. Mustapha Ben Badda qui a jugé que «le rapport de la Banque mondiale objet de la réunion, est un élément de l'intégration maghrébine», a déclaré que l'UMA devrait veiller au suivi des propositions émises et en assurer le contrôle. Pour Habib Ben Yahia, secrétaire général de l'UMA, les pays du Maghreb qui sont liés par une langue et des traditions partagées et qui se sont toujours librement déplacés à l'intérieur de l'espace maghrébin tout en long de leur histoire, aspirent à la levée des entraves limitant la libre circulation des personnes et des biens entre les 5 pays. «Un engagement quant aux échanges commerciaux régionaux pourrait constituer la réponse à cet objectif attendu depuis si longtemps», a-t-il conclu. La Banque mondiale estime, pour sa part, que la liberté de circulation renforce la croissance, attire les investissements directs étrangers et en définitive, promeut l'emploi.