La réforme de la loi organique permet la transparence qui engendre la traçabilité et l'imputabilité qui débouchent sur la responsabilité. Le contexte impose aux gestionnaires des finances publiques de passer de la comptabilité à base caisse à la comptabilité d'exercice, a déclaré Noureddine Bensouda, trésorier général du Royaume résumant ainsi les enjeux de la journée d'étude organisée par les inspecteurs des Finances sur le thème de la refonte de la loi organique des Finances, mercredi à Rabat. Pour Noureddine Bensouda, «la comptabilité à base caisse ne permet pas de décrire l'état du patrimoine de l'Etat, de ses créances, de ses dettes et de ses engagements vis-à-vis des tiers». Essentiellement technique quand elle est examinée sous cet angle, la question est en fait éminemment politique. Et c'est ce qui a été dit par le ministre de l'économie et des finances et le ministre délégué au Budget. Nizar Baraka a déclaré que la réforme de la loi organique des finances se doit d'être en adéquation avec le nouveau contexte national marqué notamment par les perspectives ouvertes par la Constitution de juillet et le projet de régionalisation avancée. Il a également estimé qu'elle doit s'inscrire dans la stratégie de développement sectoriel et servir la distribution des richesses la plus large, refléter l'intégration des politiques publiques, favoriser la transparence et l'accès à l'information et enfin, renforcer le pouvoir de décision et de contrôle financiers du Parlement. L'idée d'une plus grande implication du Législatif dans le processus d'élaboration de la feuille de route des finances de l'Etat et la collaboration des élus avec les gestionnaires a plus particulièrement retenu l'attention d'Idriss Azami Al Idrissi qui n'a pas hésité à parler d'avènement de la démocratie financière. En visant la refonte du cadre juridique et des principes fondateurs des finances publiques, la réforme de la loi organique permet la transparence qui engendre la traçabilité et l'imputabilité qui débouchent sur la responsabilité, a-t-il déclaré. Pour lui, tous ces éléments contribuent à l'efficacité qui améliore les dépenses de l'Etat. L'auditoire n'a pas manqué de commenter ce dernier point comme une marque de la volonté de réduire le déficit du budget qui apparaît de plus en plus comme un sérieux handicap sur le chemin de la croissance. Mais si l'enjeu est grand, a ajouté le ministre délégué au Budget, il faut se dépenser en efforts de formation pour y arriver. Il a ainsi appelé à une mise à niveau des compétences non seulement parmi les inspecteurs des Finances, mais encore parmi les élus membres des commissions parlementaires connaissant des questions financières. Il a aussi indiqué que l'affaire n'est pas aisée parce qu'elle suppose un dosage habile entre l'accroissement des pouvoirs financiers du Parlement et ceux des gestionnaires. La question est de trouver un compromis susceptible d'élargir les compétences du Parlement sans appauvrir, outre mesure, celles des technocrates, a affirmé M. Azami qui a annoncé une première loi de Finances construite sur le nouveau modèle pour 2013. La journée des inspecteurs des Finances qui a été organisée par l'Amif, leur association, s'est déroulée en présence de plusieurs élus, du président du CES, du secrétaire général de la Cour des comptes et des représentants de la société civile.