Le retard de la loi de Finances 2012, la flambée des cours du pétrole et la crise de la zone euro impactent le moral des managers marocains. La confiance des dirigeants des entreprises marocaines dégringole. Après avoir maintenu un rythme de croissance durant le 3ème et le 4ème trimestres 2011, l'indice trimestriel de confiance élaboré par l'Observatoire de l'entreprenariat se replie. Cette étude, visant à prendre le pouls des dirigeants des 500 plus grandes entreprises marocaines et examiner leurs attentes, a démontré au titre du premier trimestre 2012 une grande méfiance des professionnels. L'indice de confiance est dans ce sens passé de 61,9% au 4ème trimestre 2011 à 49,2% au titre des premiers mois de l'année 2012, soit un recul de 20,5%, le plus fort observé depuis le lancement de l'enquête il y a trois ans. Qu'est-ce qui bouleverse l'assurance des entrepreneurs nationaux ? Est-ce une crise de confiance qui est en train de s'installer dans la sphère des affaires marocaines ? L'Observatoire de l'entreprenariat attribue principalement cette régression au retard accusé dans la présentation du projet de la loi de Finances 2012. La flambée des cours du pétrole et la persistance de la crise dans la zone euro ont également eu un impact négatif sur le psychique des professionnels. A cet égard, le paysage économique actuel est jugé peu favorable par les managers marocains. Le niveau de confiance évalué dans ce sens a régressé de 13,3% pour s'établir à 36,7% au premier trimestre de l'année en cours. En effet, l'échantillonnage paraît moins enthousiaste en comparaison aux semestres précédents. Dans la même optique, les managers interviewés accordent davantage de crédit à leurs secteurs d'activité, et ce malgré une conjoncture économique décourageante. L'indice relatif à ce volet a basculé de 61,3% vers la fin de l'année 2011 pour atteindre les 48,3% au cours des trois premiers mois de 2012. En zoomant de près, l'Observatoire de l'entreprenariat a indiqué que 32% des participants à l'enquête ont mieux évalué l'activité de leur propre secteur. Cette perception se fait à la base d'une comparaison des 6 derniers mois. Par répartition sectorielle, le climat est relativement agréable pour les secteurs des mines, des énergies et des équipements automobiles. En effectuant une projection à court terme, le positivisme efface l'incertitude susmentionnée. Le prochain semestre s'annoncerait de bon augure pour certains dirigeants. Les lueurs d'espoir viendront redresser l'activité entrepreneuriale et peut-être sauveront la mise au titre de l'année 2012. Ainsi, 46% des managers interviewés dans le cadre de cette enquête prévoient un bilan favorable de leurs secteurs à l'issue du prochain semestre. Comme ils prédisent une bonne poursuite des grands projets nationaux, inscrite dans le renforcement de la cohérence entre les stratégies sectorielles. Si le tourisme et les transports sont les branches présentant les attentes les moins ambitieuses, plus de la moitié de l'échantillonnage de cette enquête jugent favorable la reprise des autres secteurs. Le baromètre est en hausse pour le secteur du commerce dont l'indice évalué par l'Observatoire de l'entreprenariat est de 71,4%. Même optimisme constaté au niveau de l'activité des bâtiments et travaux publics (BTP) dont l'indice s'apprécie de 69,1%. La confiance des managers se rétablirait-elle au cours de l'année ?