D'un trimestre à l'autre, la confiance des dirigeants marocains se rétablit. En tout cas, c'est ce qui ressort de l'indice de confiance de l'ODE dans sa livraison du 4e trimestre de l'année 2011. L'indice est ressorti à 61,9/100, en hausse de 4,7 points par rapport à l'observation précédente. Le verdict est là ! Contrairement à toute attente, le moral des 100 patrons d'entreprises figurant dans le classement des 500 plus grandes sociétés que compte le royaume. Dans sa dernière livraison, l'indice de confiance, réalisé par l'Observatoire de l'entrepreunariat (ODE) de la BMCE, fait ressortir un léger regain de confiance. Parmi les facteurs de ce soubresaut, les rédacteurs de l'indice soulignent «le plébiscite du modèle démocratique marocain au lendemain des élections législatives du 25 novembre et l'amélioration de la place du pays dans le concert international, notamment au niveau de Doing Business 2012, du rapport sur la compétitivité 2011-2012 du World Economic Forum, l'obtention d'un siège au Conseil de sécurité de l'ONU…». Ceux-ci semblent en effet avoir des répercussions positives sur le moral des managers du royaume. Auquel cas s'ajoutera «la vigueur de la demande intérieure, dans un environnement international marqué par la décélération de la demande étrangère, et les performances de la récolte céréalière au titre de la campagne 2010-2011 sont venues rassurer davantage les milieux d'affaires sur l'orientation favorable de l'économie nationale», précise-t-on au sein de l'ODE. Ainsi, après trois trimestres d'affilée de recul, l'indice connaît au quatrième trimestre la première évolution positive de l'année écoulée. L'indice est ainsi ressorti à 61,9/100, en hausse de 4,7 points par rapport à l'observation précédente. Le futur sera meilleur Toutefois cette amélioration cache plusieurs disparités. En effet, la comparaison entre la situation économique actuelle avec celle d'il y a six mois fait plutôt ressortir une image négative sur l'état de l'économie marocaine. Les risques de propagation de la crise budgétaire européenne vers l'économie nationale, l'insuffisance des trésoreries bancaires et le bilan mitigé du commerce extérieur marocain expliqueraient en partie ce constat sont autant de spectres qui planent sur la conjoncture actuelle. Cependant, «la revalorisation du SMIG programmée en juillet 2012, l'appui du Conseil de coopération des pays arabes du Golfe, le maintien des notes de S&P et de la Coface, les prévisions de croissance pour 2012 estimées entre 4 et 5 % selon Bank Al-Maghrib, ont fait que les dirigeants interrogés affichent un fort optimisme pour le prochain semestre», lit-on sur la note de l'ODE.En conséquence, nos dirigeants s'attendent à une reprise assez sensible de la situation économique du royaume. Le solde d'opinion ainsi dégagé concernant les 6 mois à venir culmine à 49 %. Mais ce qui a permis ce rebond de l'indice, réside surtout au niveau micro-économique. L'étude fait ressortir que «les entreprises de l'échantillon accordent davantage de crédit à leurs secteurs d'activité, en particulier sous l'impulsion des réalisations non négligeables des politiques sectorielles mises en place». Par branche, le climat reste mieux orienté dans les mines/énergie et le tourisme. Ainsi, 54 % des répondants ont qualifié de meilleure la situation actuelle de leur propre secteur, en comparaison avec celle d'il y a 6 mois. par conséquent, le solde d'opinion qui en ressort grimpe à 32 %, contre 16 % un trimestre auparavant. Quant aux perspectives, 69 % des dirigeants s'attendent à un maintien de la tendance haussière de leurs secteurs lors du semestre 2012. Le tout, pour reprendre la note, «en plaçant beaucoup d'espoir dans la poursuite des grands projets nationaux, la nouvelle ligne politique et les nouveaux choix économiques du nouveau gouvernement». Quel investissement ? Avec un tel optimisme, les intentions d'investissement reprennent de plus belles. En effet, 76 % l'envisagent globalement et 68 % avec certitude. Par ailleurs, au niveau des recrutements,l'avenir ne s'annonce pas aussi reluisant. Avec un solde d'opinion de 6 %, les intentions de recrutement témoignent d'une certaine vigilance (53% ont répondu positivement, contre 55% trois mois plus tôt). «En effet, et après une période d'expectative et d'attentisme, les entreprises relancent souvent l'outil de production avant de penser à recruter », expliquent les rédacteurs de la note. Par secteur, le tourisme, transport et télécoms sont les plus portés sur l'investissement. Les mines et l'énergie ont plutôt besoin de ressources humaines. A contrario, le textile qui pâtit du comportement des marchés étrangers et du prolongement de la saison estivale est la branche présentant globalement les attentes les moins ambitieuses.