Les chefs d'entreprises marocains n'ont pas le moral. C'est ce qui ressort, en tout cas, d'une enquête de l'Observatoire de l'Entreprenariat réalisée auprès des 500 plus grandes entreprises. « Tout en se maintenant à un niveau plutôt satisfaisant, la confiance des dirigeants des 500 plus grandes entreprises marocaines est, pour la première fois depuis le 4ème trimestre 2009, passée sous la barre des 60%. L'indice est ainsi ressorti à 59,8/100 au terme du second trimestre, en repli de 2,9 points par rapport à l'observation précédente ». L'ODE note, dans le même sillage, que l'appréciation du paysage économique actuel n'a pas échappé à ce contexte en effervescence et ressort même en fort retrait de 13,3 points par rapport à la précédente observation. 27% des sondés ont estimé meilleure la situation économique actuelle du pays par rapport à celle d'il y a 6 mois, 20% l'ont jugé inchangée et 53% l'ont considérée moins bonne, soit un solde d'opinion négatif de -26%, en repli de 40 points de pourcentage d'un trimestre à l'autre. Néanmoins, poursuit l'ODE, la démarche institutionnelle d'inspiration démocratique, le taux de participation élevé au dernier référendum, l'excellente récolte céréalière (87,6 millions de quintaux) et l'offre faite au Royaume pour qu'il intègre le club des pays du Golfe soulèvent des espoirs pour le prochain semestre et les dirigeants interrogés s'attendent à une reprise économique assez rapide. L'enquête relève également que les entreprises enquêtées se déclarent moins enthousiastes quant à la situation actuelle de leurs secteurs d'activité alors qu'elles étaient résolument plus confiantes un trimestre auparavant. Par branche, le climat reste toutefois mieux orienté dans le textile, le commerce/distribution et les équipements automobiles. Ces activités bénéficient d'un retour des donneurs d'ordre et du dynamisme continu de la demande intérieure. Globalement, faute de davantage de cohérence et de transversalité entre les différentes politiques sectorielles, seulement 39% des répondants ont qualifié de meilleure la situation actuelle de leur propre secteur, en comparaison avec celle d'il y a 6 mois. De fait, le solde d'opinion qui en ressort chute à 0%, contre 10% un trimestre auparavant. S'agissant de l'évolution de l'activité de leurs entreprises à l'horizon de décembre 2011, la confiance des dirigeants (73,1/100) est en amélioration par rapport au dernier trimestre (66,4/100), conformément à l'optimisme affiché vis-à-vis des aspects macroéconomiques et sectoriels. Autre élément important signalé : la hausse de la demande et la réduction des coûts constituent, par ordre d'importance, les deux principales raisons d'amélioration de l'activité des chefs d'entreprises. L'étude en question fait ressortir, en outre, que l'optimisme affiché des dirigeants pour les 6 prochains mois se reflète dans leurs intentions d'investissement : 81% l'envisageant globalement et 69% avec certitude. Celles-ci se situent au niveau le plus élevé depuis le début de l'enquête, fin 2008. L'indice de confiance économique proposé par l'Observatoire de l'Entreprenariat est calculé trimestriellement sur la base de la méthodologie adoptée par le Conference Board. Dérivé des réponses obtenues à un questionnaire adressé aux dirigeants d'entreprises, il associe deux dimensions : un Indicateur de Situation Économique Actuelle et un Indicateur d'Attentes Économiques sur les six mois à venir.