Le Maroc est doté, depuis 2007, d'une Charte du tourisme responsable, qui connaît l'adhésion massive d'opérateurs étrangers mais également des touristes. La cohésion de la majorité gouvernementale prend de nouveau un sacré coup. La réaction de Lahcen Haddad, ministre du tourisme n'a pas tardé suite à la diffusion d'une vidéo du ministre de la justice Mustapha Ramid dans les réseaux sociaux. Ramid aurait ainsi déclaré que «des touristes viennent du monde entier à Marrakech pour passer leur temps à commettre des péchés et s'éloigner de Dieu». Une polémique s'en est suivie. Dans un communiqué diffusé par son cabinet, Lahcen Haddad répond implicitement à ces propos. «Le ministre du tourisme réaffirme son engagement à poursuivre la mise en œuvre de la stratégie de son département, dont il est, avec le chef de gouvernement, les seuls responsables et interlocuteurs», lit-on dans le communiqué. Ce dernier explique, en outre, que le Maroc est doté, depuis 2007, d'une Charte du tourisme responsable, qui connaît l'adhésion massive d'opérateurs étrangers mais également des touristes qui visitent le pays «pour y vivre l'expérience d'un pays authentique à la culture vivante». Le ministère du tourisme a également rappelé que le secteur constitue une priorité pour le gouvernement marocain, comme l'a récemment réaffirmé le chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane lors de la rencontre avec des hommes d'affaires marocains et français à Rabat. En effet, le tourisme au Maroc bénéficie d'une véritable vision stratégique à long terme, qui devrait permettre d'atteindre à l'horizon 2020, une capacité additionnelle de 200.000 lits, et de créer 470.000 emplois supplémentaires, avec une contribution à hauteur de 12% dans le PIB. «Cette vision est basée sur les richesses naturelles et culturelles de notre pays, l'authenticité et la diversité de notre patrimoine, l'hospitalité et la tolérance de nos concitoyens», explique le département de tutelle. Par ailleurs, les responsables du ministère n'ont pas manqué de signaler que le processus démocratique dans lequel le Royaume est fortement engagé, implique et garantit le respect des libertés individuelles et des libertés des cultes et que les touristes visitant le Maroc sont soumis exclusivement aux lois officiellement en vigueur à l'instar de tous les pays du monde. A noter que le secteur du tourisme reste le premier pourvoyeur de devises, le 2e employeur avec 450.000 emplois directs, le 2e contributeur dans le PIB à hauteur de 8% et le 3e vecteur des investissements directs étrangers devant l'agriculture et le commerce. Selon les statistiques du département de tutelle, le tourisme a drainé en 2011 des recettes de près de 60 milliards de dirhams (MMDH). La même année a également connu la création de 12.000 nouveaux lits, dont 30% à Marrakech. Pour rappel, le gouvernement n'est pas à sa première polémique. En quelques mois, des déclarations de part et d'autre ont provoqué des divergences entres plusieurs ministres. Des divergences qui ont pris parfois les allures d'une véritable crise qui menace l'homogénéité de la majorité gouvernementale.