Mohamed se tient, ce mardi du mois de février, dans le box des accusés. Ce quinquagénaire, père de trois enfants, risque une lourde peine d'emprisonnement, car il est accusé d'avoir tué sa femme. Mais, depuis son arrestation, en février de l'année dernière, il ne cesse de clamer son innocence. Mohamed se tient, ce mardi du mois de février, dans le box des accusés. Ce quinquagénaire, père de trois enfants, risque une lourde peine d'emprisonnement, car il est accusé d'avoir tué sa femme. Mais, depuis son arrestation, en février de l'année dernière, il ne cesse de clamer son innocence. Nous sommes à El Jadida. La salle d'audience est archicomble. Mohamed tourne du regard vers l'assistance où il cherchait ses enfants qui croient à son innocence et rejettent qu'il soit le meurtrier de leur mère. La preuve est qu'ils sont présents et assistent au déroulement de l'audience pour le soutenir. «C'est vrai que nous étions en séparation de corps. Nous ne partagions plus, depuis belle lurette, ni le lit ni même pas la même chambre», affirme-t-il à la Cour qui l'écoute attentivement. C'est à Sidi Smaïl, à une quarantaine de kilomètres de la capitale des Doukkala, qu'ils se sont mariés, il y a plus de vingt-cinq ans. Pendant toute cette durée, ils avaient eu trois enfants. Seulement, au fil des jours, leur relation se dégradait au point qu'elle est arrivée au point de non retour. En fait, Mohamed devenait très agressif avec elle. Il la torturait tout le temps, à tel point qu'il a été arrêté, une première fois, pour tentative d'homicide. Une accusation qui lui a coûté huit ans de réclusion criminelle. Quand il a été relâché de prison, sa femme ne se trouve plus chez elle, alors que les enfants y sont toujours. Elle travaillait dans les champs d'un grand agriculteur de la région. Son enfant aîné lui a demandé dernièrement d'autoriser sa mère de retourner vivre en leur compagnie, ce qu'il accepte. L'épouse est retournée au foyer conjugal, mais tout en faisant chambre à part. «Mais cette fois je ne l'ai pas touchée», clame-t-il son innocence. «La veille de sa mort, je l'ai surprise en train d'enrouler un foulard autour de son cou pour se pendre. Je lui ai reproché son acte», ajoute-t-il. Les enquêteurs ont effectivement remarqué des égratignures au niveau du cou de la défunte. Or ce sont les ongles qui peuvent laisser des traces pareilles et non pas un foulard. Déjà, l'autopsie a conclu que la mort est survenue suite à strangulation. Peut-être qu'elle a réessayé une autre tentative de suicide qui a réussi cette fois. Tout est possible. Surtout que les enfants ont affirmé à la Cour que leur mère avait pris le petit déjeuner, avec eux et par la suite a pris une douche avant de regagner sa chambre pour dormir. Et quand leur père y est rentré pour se rassurer sur sa santé après ses tentatives de suicide de la veille, il découvre un corps sans âme, ajoutent les enfants à la Cour. Des témoignages qui semblent avoir persuadé la Cour d'acquitter le père. Un verdict qui confirme que cette mère de famille s'est donné la mort dans un moment de désespoir.