Des chaises pour la plupart vides, cette image a souvent collé au Parlement marocain, à sa perception chez une large frange des citoyens, jusqu'à leur faire perdre confiance en leurs représentants. Des chaises pour la plupart vides, cette image a souvent collé au Parlement marocain, à sa perception chez une large frange des citoyens, jusqu'à leur faire perdre confiance en leurs représentants. Aujourd'hui, dans un nouveau contexte marqué par une nouvelle Constitution, des élections anticipées et un éveil politique de la jeunesse et du peuple, l'absentéisme, ce maux dont a longtemps souffert le Parlement doit être combattu. C'est ce qu'avait annoncé Karim Ghellab dès son accès au perchoir. Le président de la Chambre des représentants a exprimé à plusieurs reprises sa volonté d'améliorer le rendement du Parlement à travers plusieurs mesures. En premier lieu des mesures répressives contre les parlementaires qui s'absentent sans excuses. Et ce, au risque de faire des mécontents parmi quelques députés passés maître en matière d'absentéisme. Parmi ces mesures contenues dans le règlement intérieur du Parlement, on note le prélèvement des jours d'absence des salaires des députés. Et ce après deux avertissements dus à des absences sans justifications. Il est également question de la publication de la feuille d'absence dans le site du Parlement. Mais selon Abdelaziz El Omari, chef du groupe parlementaire du PJD, «ces mêmes mesures étaient contenues dans l'ancien règlement interne, ce qu'il faut aujourd'hui c'est de la volonté politique pour les appliquer». «Tous les acteurs du Parlement, les députés, les chefs de groupes parlementaires, le président de la Chambre des représentants, tous doivent avoir la volonté politique pour mettre fin à ce phénomène et promouvoir le rendement du Parlement», a indiqué à ALM M. El Omari. Pour ce dernier, la mise en place d'une télévision parlementaire permettra aussi de consacrer les principes de transparence et de reddition politique. Même son de cloche chez Rachid Roukbane, chef du groupe parlementaire progrès et démocratie. «Désormais, les Marocains ne tolèrent plus un Parlement vide. Il faut que les parlementaires assument leurs missions de contrôle, de législation et de diplomatie parlementaire. Ces derniers doivent être conscients de l'importance de leur responsabilité. C'est dans ce sens que le règlement interne doit être appliqué», a souligné M. Roukbane. Ainsi les chefs des groupes parlementaires ont estimé qu'il y a une unanimité de leur part afin de mettre fin à ce fléau, pour cela chaque parti use de ses moyens qu'ils soient incitatifs ou répressifs: SMS et appels pour encourager la présence des parlementaires, ou publication des noms des absentéistes. Par ailleurs, les députés mécontents, pour leur part, n'osent pas encore le manifester ouvertement.