Des mesures pour sanctionner l'absentéisme des députés : ces derniers sont les premiers à en douter. Pourtant la loi est claire. Mustapha Mansouri entend sanctionner les parlementaires qui s'absentent lors des travaux des commissions. Le président de la Première Chambre a indiqué que le bureau de la Chambre va en effet prendre une décision pour que soit appliqué le règlement intérieur, et que cela va commencer par la publication des noms des députés absents dans le bulletin officiel. Une révolution dans l'hémicycle ? En réalité, ce ne serait que l'application, tant reportée d'un règlement interne qui a été concocté par les concernés eux-mêmes. Ambages ? Le président de la Chambre des représentants a rappelé que le règlement intérieur de l'institution parlementaire prévoit des sanctions à l'encontre des élus de la Nation qui s'absentent sans justification. Allusion faite ainsi aux articles 39 et 49 du statut interne de la Chambre qui stipule sans détour que «les députés absents lors des travaux des commissions seront pénalisés» et des ponctions sur indemnités sont, on le soupçonne, sûrement prévues. Encore faut-il que les députés le prennent sur ce ton là. «Il y a un problème d'interprétation de cette règle interne qui peut aller jusqu'au prélèvement sur le salaire du député». Problème d'interprétation, note le président. Ou encore «de vraies et de fausses discussions opposent les députés sur cette question de sanction pour mettre un terme à l'absentéisme sous la coupole, car il ne faut pas perdre de vue que la gestion du Parlement est collégiale». Indiscipline En dépit de la loi, les tentatives déjà entamées n'ont pas toutes abouti. On se souvient de celle de Abdelouahed Radi, alors président de l'hémicycle et qui a fini dans l'eau. L'actuel garde des sceaux avait imposé le pointage, via les cartes magnétiques. Résultats ? Les députés ont purement et simplement refusé de les prendre. Pire encore. Confiées aux chefs de groupes au sein de la Chambre, les cartes sont restées dans les tiroirs. Et pour cause : les députés ont encore une fois refusé de les prendre ! On en est, jusqu'à ce jour au point mort. Gangrené par cette tare anti-démocratique, le parlement trouvera-t-il le rythme souhaité ? A y voir de plus près, il y a fort à parier que non. D'abord indisciplinés et hors la loi, les absentéistes, car ils le sont, font fi de tout engagement, voire tiennent en otage leur propre parti. La raison est claire : les formations politiques ont peur de l'autre mal qui ronge la sphère législative : le nomadisme. Un député qu'on essaie d'assagir peut effectivement déserter les troupes initiales ! Le choix est donc entre la peste et le choléra ! D'autant plus que la session prochaine, qui selon le président verra l'application des dispositions du statut interne, est une session pré-électorale.