M. Laenser estime qu'il est temps de considérer ce ministère comme «un département gouvernemental quelle que soit son importance, à l'instar des autres départements». Il s'est fait remarquer pour son engagement au sein du Mouvement populaire (MP), il est réputé pour son ouverture aux médias, sa réactivité et son fort sens de diplomatie. Vous l'aurez deviné, il s'agit du secrétaire général du MP, Mohand Laenser. Le 3 janvier dernier, l'homme de confiance de Mahjoubi Aherdane a été nommé à la tête du ministère de l'intérieur, fonction qu'il aura à assurer durant le mandat du gouvernement Benkirane. M. Laenser n'a pas la tâche facile. Devant chapeauter le ministère de l'intérieur en toute neutralité et tout en maintenant son statut de SG du parti, il a choisi de déléguer ses prérogatives à Said Amskane, membre du bureau politique. Pour lui, le département qui lui a été confié peut être dirigé par un homme politique adhérent à un parti sans toutefois faillir à sa mission de répondre aux attentes des citoyens. «Nous devons vraiment montrer qu'il est possible de faire la part des choses entre l'action politique et la gestion d'un département gouvernemental», explique-t-il. Natif d'Imouzzer Marmoucha dans la province de Boulemane, M. Laenser est lauréat de l'Ecole nationale de l'administration publique (ENAP). Il a assumé, depuis 1969, plusieurs fonctions au sein du ministère des postes et télécommunications, en tant que directeur général des postes et services financiers, directeur des affaires générales et secrétaire général du ministère. Entre 1981 et 1992, M. Laenser, alors directeur de l'Office national des postes et télécommunications (ONPT), a été nommé par feu SM Hassan II ministre des postes et des télécommunications. M. Laenser a su marquer ses empreintes au sein du MP chose qui lui a valu en novembre 1994 une réélection en tant que secrétaire général du parti, avant d'être élu aux Communales du 13 juin 1997 puis réélu aux Législatives du 27 septembre 2002. Huit années plus tard, M. Laenser a été réélu secrétaire général du Mouvement populaire, à la majorité absolue, par le 11ème congrès national du parti. Sa carrière politique se poursuit avec succès le 29 juillet 2009, il a été nommé ministre d'Etat par SM le Roi Mohammed VI. Etant ministre sans portefeuille dans le gouvernement précédent, M. Laenser s'est vu confié plusieurs missions protocolaires. Chose qui prouve que ce politicien chevronné porte la casquette d'un vrai diplomate. Aujourd'hui, en tant que ministre de l'intérieur, M. Laenser estime qu'il est temps de considérer ce ministère comme «un département gouvernemental quelle que soit son importance, à l'instar des autres départements». Pour ce faire, il n'a pas manqué de revoir les priorités du ministère qu'il chapeaute actuellement. La question des élections communales et la loi relative à la régionalisation figurent en tête au même titre que le dossier relatif au parachèvement de la décentralisation et de la déconcentration administrative. Par ailleurs, comme tout autre citoyen, M. Laenser a suivi de près les changements qu'a connus notre pays durant les mois passés. Il a déclaré dans une sortie médiatique que «s'il n'y avait pas de révision constitutionnelle et la nouvelle conjoncture que vit le Maroc, je réfléchissais à ne pas me porter candidat aux élections législatives qui étaient prévues au cours de l'année 2012». Ambitieux, il doit passer à l'action.