Pour le Médiateur pour la démocratie et les droits de l'Homme, l'évaluation des politiques publiques constitue un mécanisme primordial de bonne gouvernance publique. La promotion et la protection des droits de l'Homme ont toujours représenté une exigence pour l'ensemble de la société, et la mise au point d'un organisme efficace et efficient en la matière a toujours fait objet de débat. Le Médiateur pour la démocratie et les droits de l'Homme plonge dans les méandres de la transition politique que connaît le Maroc. A ce titre, cette association que préside l'activiste Khadija Marouazi se projette désormais dans l'avenir démocratique, politique et citoyen du pays et le fait explicitement savoir avec une série de propositions et de mesures structurantes, fondamentales et prioritaires. Ladite série, composée de 30 propositions opérationnelles, est adressée au chef de gouvernement désigné Abdelilah Benkirane à l'occasion de la préparation de la déclaration de la politique générale. De façon plus précise et concrète, l'association puise ses propositions de cinq secteurs distincts, à savoir l'enseignement, la santé, l'emploi, l'habitat et la communication. Cette ONG entame ses propositions par demander une accélération de l'adoption et la promulgation de la loi organique structurant le gouvernement. S'agissant de l'éducation et l'enseignement, le Médiateur dresse une série de propositions, toutes plaçant l'intérêt des élèves au-dessus de toute autre considération. En effet, elle invite le nouveau gouvernement à renforcer la politique de décentralisation et de déconcentration à travers le renforcement des attributions des Académies régionales d'éducation et de formation (AREF), trouver les réponses aux questions du financement, de l'enseignement élémentaire et de la langue et œuvrer à trouver un compromis avec les partenaires sociaux pour rétablir la paix sociale dans le secteur de l'éducation. Après l'éducation et l'enseignement, place à la santé. Ce secteur, dont l'importance est colossale, figure parmi les soucis de l'association qui soumet également une série de suggestions. Celles-ci coulent dans le sens de l'accélération de l'activation de la carte sanitaire pour une répartition équitable des services de santé et la mise à profit de l'outil informatique pour créer une base de données médicales fondamentales sur les patients et les maladies. Toujours dans ce cadre, le Médiateur propose de doubler le budget annuel alloué au secteur, et ce, en augmentant le nombre de postes budgétaires réservés au recrutement de médecins et d'infirmières à 3.000 postes annuellement, de manière à combler le déficit accumulé (2.000 infirmières et sages-femmes et 1.000 médecins chaque année) et accélérer la généralisation du régime d'assurance maladie obligatoire aux salariés, aux professions libérales et aux étudiants. Par ailleurs, le marché de l'emploi n'est pas en reste. L'association estime que pour la promotion de l'emploi, le nouveau gouvernement peut élaborer une politique publique des ressources humaines, mettre en place une formation contractuelle et une formation qualifiante au profit des demandeurs d'emploi dont les compétences sont incompatibles avec les exigences du tissu économique et créer un Observatoire national de l'emploi. Le Médiateur poursuit sa série de propositions en évoquant un secteur tout aussi important. Il s'agit de l'habitat et de l'urbanisme. Dans ce sens, il présente des mesures relatives au logement social (accroître la cadence de production de ce type de logement, encourager les collectivités locales à développer des politiques locales en matière de logement social qui soient adaptées aux besoins des petits promoteurs immobiliers, notamment en leur facilitant l'accès tant aux financements qu'au foncier), à l'habitat destiné aux classes moyennes (adopter des mesures d'incitation fiscale au profit des investisseurs, offrir aux coopératives d'habitation des incitations immobilières et fiscales) et à l'habitat insalubre (développer une nouvelle approche pour la création de zones d'aménagement progressif au profit des familles vivant dans les bidonvilles ou des familles à faible revenu). Le dernier point évoqué par l'association concerne l'information et la communication. Elle espère voir une accélération de la promulgation d'une loi garantissant le droit d'accès à l'information et de la création du Conseil national de la presse et de l'information. Aussi propose-t-elle d'élargir les attributions de la Haute Autorité de la communication audiovisuelle (HACA) pour qu'elles englobent la qualité, la pluralité et la diversité.