Vendredi 25 novembre. Il est 7h40 du matin. Les préparatifs pour l'opération de vote touchent à leur fin dans l'école privée «Notre Dame de la Paix», sise au quartier Agdal à Rabat. Vendredi 25 novembre. Il est 7h40 du matin. Les préparatifs pour l'opération de vote touchent à leur fin dans l'école privée «Notre Dame de la Paix», sise au quartier Agdal à Rabat. Cinq minutes plus tard, une femme à l'air dynamique, sérieux et gai, appelée Hourria Kamal, encadrante des observateurs au niveau de la région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër, arrive sur les lieux. Elle accède au bureau de vote N°9, se renseigne auprès du président et commence à remplir le formulaire d'observation. A 8h10, les électeurs affluent déjà vers cette école. Hourria n'hésite pas à noter des commentaires à propos du déroulement de l'opération. Interrogée sur les démarches à suivre en cas de constat de fraude, elle précise : «Notre tâche est d'observer. L'observateur ne doit en aucun cas intervenir dans le processus. Aussi, nous sommes tenus par la neutralité». Pour faciliter la tâche aux électeurs, un système informatisé a été mis à leur disposition dans l'école «Notre Dame de la Paix» pour indiquer le bureau de vote auquel ils doivent se rendre. Quelques instants plus tard, notre observatrice s'adresse à un autre bureau pour procéder aux mêmes démarches. A 8h30, une délégation d'observateurs européens est déjà sur les lieux. A cette occasion, Daniel Goldberg, député socialiste en France, affirme : «Notre rôle consiste à observer les élections. Nous ferons un rapport à la fin de notre mission avec d'autres collègues français qui sont dans d'autres bureaux de vote. Notre souci c'est plus en termes d'amitié vis-à-vis du peuple marocain dans sa diversité et que ce soit le choix du peuple marocain qui s'exprime le plus normalement et le plus librement possible». Concernant les procédures à suivre en cas de constat de fraude dans l'opération électorale, il indique : «S'il y a quelque chose qui nous paraît anormal, on en discutera, moi et Eric Raoult, député de l'UMP -d'ailleurs nous ne sommes pas de la même opinion politique en France-, et on le signalera sans doute au président ou à la présidente du bureau de vote, aux représentants des différents partis politiques qui sont dans le bureau. Et si jamais les choses ne bougent pas, on l'écrira dans le rapport». Et d'enchaîner, dans ce sens, qu'«il est prévu que nous ayons des contacts, au lendemain de la journée électorale, avec les différents partis politiques, avec le président de la Cour constitutionnelle, avec Driss El Yazami, au niveau du comité des droits de l'Homme». La journée continue avec Hourria. Vers 11h, un débriefing avec les observateurs qu'elle a encadrés s'imposait. Cette séance a permis de prendre connaissance des bureaux de vote observés au niveau d'autres quartiers de la ville et d'annoncer les établissements visités en deuxième partie de journée. A 12h30, notre observatrice décide de changer de quartier. Destination Yaâcoub El Mansour où elle veille à respecter les mêmes démarches. A part l'école Mokhtar Jazouli qui est dotée d'un système informatisé, les autres établissements visités, à savoir le lycée Ibn Rochd et Smara, n'en disposent pas. Pire encore, il est difficile pour les personnes handicapées d'accéder aux bureaux de vote situés aux étages de ces écoles. Après un bon tour dans ce quartier, Hourria rebrousse chemin vers l'école «Notre Dame de la Paix» pour assister au dépouillement. Un processus de longue haleine.