Le mode opératoire de la libéralisation du ciel marocain sera présenté lors des Assises Nationales du Tourisme prévues les 12 et 13 février. Dans le scénario retenu, le possible financement des lignes déficitaires par un fonds spécial. Début de polémiques. L'aérien sera le grand thème des Assises du Tourisme prévues à Casablanca, les jeudi et vendredi. Mais d'ores et déjà, dans les coulisses, l'idée sur le principe du financement des lignes déficitaires fait son chemin. Plusieurs scénarios sont retenus pour régler ce problème capital. Démarche notamment privilégiée, la mise en place d'un fonds de soutien qui pourrait être financé par l'ONMT et l'ONDA. Autre solution retenue, mais qui, de sources concordantes, ne fait pas l'unanimité auprès des professionnels, le financement de ces lignes déficitaires par une nouvelle taxe. Sur cette question, la Fédération du Tourisme privilégie plutôt l'affectation d'un fonds spécial dans le cadre du budget de l'Etat. Il ne s'agit toutefois pas, selon la même source, de subventions. Il est vrai qu'à l'heure où Ryanair est sommée de rembourser à certains aéroports des fonds perçus antérieurement et classés désormais comme étant des subventions, une telle démarche risque de heurter l'esprit de la libre concurrence particulièrement sensible dans le secteur aérien, de l'autre côté de la Méditerranée. Toutes ces questions seront au menu durant ces Assises où le ministère du Transport, présentera enfin le mode opératoire du transport aérien, deuxième acte après l'étude menée par le cabinet Macc Kensey. Seul bémol à ce niveau, les travaux sur l'établissement de cette carte du ciel se feraient aujourd'hui sans concertation avec les professionnels. Situation regrettable d'après Jalil Bennabes Taârji, président de la Fédération du Tourisme : « Nous ne doutons pas d'une chose. Les gens qui font ces travaux le font avec la meilleure volonté du monde et la meilleure intelligence, mais il est toujours utile d'avoir un avis différent. Cela permet de rester dans l'esprit de partenariat de l'accord cadre». Ces Assises se déroulent, il faut le dire, dans un contexte particulier pour le secteur aérien national où Mondair, dernière compagnie marocaine de charter à voler, a rendu le tablier au tribunal administratif de Casablanca. «Il ne s'agit ni d'un problème d'autorisations, ni de défaillances de la libéralisation », explique un cadre du ministère du Transport. Le secteur de l'aérien demande beaucoup d'investissements avec des marges très faibles. Il faut, conclut le cadre du ministère, «des reins solides» pour continuer à voler. Le retard de Morroco Airways, autre compagnie de charter, qui n'a pas encore commencé ses opérations, s'explique selon son promoteur, Said Mouhid, par l'attente de «la libéralisation et de la carte du ciel, indispensables pour avoir de la visibilité». Une autre taxe sera au menu des discussions lors de ces Assises. Il s'agit de la Taxe pour la Promotion Touristique (TPT). Les professionnels appellent à sa réforme, chose prévue d'ailleurs dans le cadre du contrat-programme. Mais là aussi, les modalités ne seront connues qu'après les Assises. La grande première résidera dans la mise en place d'un fond de financement des projets et des aménagements touristiques à travers la mobilisation de l'épargne. L'investissement constitue la pierre angulaire du contrat-programme 2010. D'où l'importance de la problématique du financement. Les professionnels espèrent d'ici la fin du premier semestre un échéancier clair avec au moins des options politiques bien définies comme c'était le cas l'année dernière, lors de l'édition des Assises nationales organisées à Agadir, le ministère présentera le bilan des réalisations marquantes de l'année avec un zoom sur le plan Azur qui a connu des avancées notables, malgré l'incertitude qui plane sur la station de Taghazout. Rappelons que le promoteur de ce projet a fait objet d'une mise en demeure. En principe, selon une source qui suit de près ce dossier, une solution sera trouvée dans deux à trois semaines. En attendant, le trend haussier de l'investissement reste toujours maintenu, à un rythme parfois rapide.