ALM : Comment se situe l'Istiqlal actuellement sur la scène politique où de nouvelles alliances se forment ? Mohamed Ansari : L'Istiqlal a toujours eu des priorités particulièrement notre attachement à la Koutla et à la majorité. Mais le contexte actuel dominé par les développements que connaît la scène politique notamment les rassemblements des partis en pôles et alliances, en particulier celle du G8, nous impose un nouveau positionnement et une nouvelle attitude. Ainsi, il s'agit pour nous de redynamiser la Koutla à travers la préparation d'un programme commun, tout en s'ouvrant à d'autres forces politiques. Dans ce sens, il est question de nouer des liens avec le PJD. Le parti de l'Istiqlal a une grande histoire derrière lui, il est enraciné et a une grande popularité aussi bien dans les zones rurales qu'urbaines. Il a conduit le gouvernement dans le cadre de l'ancienne et de la nouvelle Constitutions. Les instances du parti sont actives, les sessions du conseil national , du bureau exécutif, des conseils régionaux, des organisations féminines et de jeunesse se tiennent régulièrement. Ainsi toutes tentatives de diminuer l'importance du parti, de l'isoler et de le considérer comme vieux s'avèrent vaines. Les années d'actions politiques et de militantisme du parti sont synonyme non pas de vieillesse mais d'expérience. L'alliance avec le PJD est-elle devenue une nécessité pour l'Istiqlal ? Nous ne raisonnons pas en terme de nécessité. Nous édifions des ponts avec les gens avec lesquels nous partageons un certain nombre de points communs. Dans ce sens, le PJD est un parti national qui joue son rôle. L'alliance avec le PJD se présente aujourd'hui plutôt comme une forte éventualité. Avant, on parlait de tisser des liens avec le PJD, aujourd'hui ce sont des ponts qu'on souhaite construire. La stratégie a changé étant donné que nous sommes à un mois des élections législatives, et que la nouvelle Constitution impose que le chef de gouvernement soit issu du parti qui remporte les élections. Ceux qui ont souhaité limiter le champ d'action de l'Istiqlal en mettant un pied dans la majorité et un autre dans l'opposition n'atteindront pas leurs fins. Qu'en est-il de la relève de Abbas El Fassi ? Le parti est un réservoir de cadres, de militants et personnes qualifiées, nous ne souffrons d'aucune crise de relève. C'est la démocratie interne du parti qui tranche concernant cette question. Et conformément à la loi organique sur les partis politiques, nous avons 24 mois pour décider de la tenue du congrès national de notre parti ainsi que de la restructuration et du renouvellement de tous ses appareils. Aujourd'hui, les préparatifs aux élections, le positionnement par rapport aux alliances, la vision gouvernementale, la concrétisation de la nouvelle Constitution sont des questions plus urgentes. Il y a aussi une pression du temps, puisque selon le dernier décret adopté au Conseil de gouvernement, les partis doivent présenter leurs listes de candidats le 3 novembre. Dans le cadre de ces préparatifs, l'Istiqlal va tenir son conseil national le 30 octobre. Nous aspirons à les organiser de la manière la plus fluide et démocratique possible.