Le patron des Harakis a affirmé que l'Alliance pour la démocratie n'est pas hybride et n'est dirigée contre personne. Comme prévu, la question de l'Alliance pour la démocratie s'est taillée la part du lion des travaux du conseil national du Mouvement populaire (MP). Que ce soit dans le cadre de l'allocution faite par Mohand Laenser, secrétaire général du parti, à l'occasion de l'ouverture des travaux de la grand-messe des Harakis, ou au niveau du débat, le G8 a été le mot d'ordre. De prime abord, les observateurs de la scène politique estimaient que M. Laenser allait trouver une énorme difficulté à convaincre les siens de l'utilité de l'adhésion du MP au G8 étant donné que plusieurs membres du parti s'opposent à toute alliance avec le Parti authenticité et modernité (PAM), mais il n'en fut rien. Les membres du conseil national ont donné le feu vert à M. Laenser. Toujours en relation avec l'Alliance des huit, le secrétaire général du parti a tenu, dans le cadre de son intervention, à clarifier un certain nombre de points qui ont suscité une large polémique. Le patron des Harakis a affirmé, dans ce sens, que cette alliance n'est pas hybride, n'est dirigée contre personne, ne porte pas atteinte à la solidarité gouvernementale et reste ouverte. En évoquant le premier élément, M. Laenser a cité l'exemple de la Koutla pour répondre à ses détracteurs. «Certains disent que l'Alliance pour la démocratie serait une alliance hybride. Si c'est vraiment le cas, il ne faut pas perdre de vue que la Koutla démocratique regroupe, elle aussi, des communistes, des socialistes et des conservateurs», a souligné M. Laenser en faisant référence respectivement au PPS, à l'USFP et à l'Istiqlal. «Certains ont dit également qu'il s'agit d'une alliance fragile et ne disposant pas des conditions de la continuité. Bien au contraire, cette alliance constitue un saut qualitatif en matière de rationalisation et d'émancipation de la scène politique», a ajouté M. Laenser, précisant que cette alliance «dépasse les clivages idéologiques et s'appuie essentiellement sur les points en commun et sur un programme clair». Le patron du MP a également tenu à souligner que le G8 marocain ne vise aucune partie. «L'Alliance pour la démocratie vise en premier et en dernier lieu à préserver les acquis, à renforcer l'édifice démocratique et à répondre aux attentes du peuple marocain qui aspire à la dignité, au développement et à la justice sociale. Il s'agit d'une alliance qui n'est dirigée contre personne», a fait observer le patron du MP. S'agissant d'un autre sujet qui anime le débat, à savoir un éventuel élargissement du G8 à d'autres partis, M. Laenser a souligné que tous les partis démocrates sont les bienvenus. A noter que les bruits courent toujours à propos de contacts entre les dirigeants de l'USFP et les initiateurs du G8 en perspective d'une éventuelle adhésion du parti ittihadi à l'Alliance pour la démocratie. «L'Alliance pour la démocratie est une alliance stratégique qui va au-delà des considérations d'ordre conjoncturel. Il s'agit également d'une alliance qui reste ouverte sur les partis politiques soutenant les valeurs de la démocratie, la liberté et la modernité», a souligné M. Laenser. Autre élément, le MP a affirmé, au même titre que le RNI, que la coordination avec l'Alliance des huit ne remet nullement en cause l'engagement des partis de la majorité envers le gouvernement. «Certains de nos partenaires au sein du gouvernement ont fait une mauvaise lecture de la coordination entamée entre le MP, le PAM, le RNI et l'UC autour des lois encadrant l'opération électorale du 25 novembre. Nous réaffirmons que cette coordination ne porte pas atteinte au principe de la solidarité gouvernementale». Dans le cadre des travaux du conseil national, les Harakis ont également abordé certaines questions se rapportant à la situation interne du parti ainsi que les préparatifs pour les prochaines élections.