L'Husseïne, cinquante-sept ans, père de famille, a disparu avec la vérité qu'il détient seul. Il s'est suicidé après avoir tué, à coups de hache, sa femme et sa belle-sœur. C'était une boucherie que les habitants du douar Aghbalou, commune de Sidi Ouessay, caïdat Massa, à Chtouka-Aït Baha, au sud d'Inzegane-Aït Melloul, province d'Agadir, n'ont jamais vue. Un père de famille, L'Husseïne, tue sa femme et sa belle-sœur avant de se donner la mort en ingurgitant un insecticide. Un drame qui dépasse l'imagination. Samedi 24 septembre. Deux heures et demie du matin sonnent. Des cris stridents proviennent d'une chambre au rez-de-chaussée d'une maison du douar Aghbalou. Un garçon de quinze ans et sa sœur de neuf ans sursautent de leurs lits après avoir été plongés dans un profond sommeil. Les voix ne sont pas étranges à leurs oreilles. Ce sont les voix de leur mère, Yamna, quarante-sept ans, et de leur tante, Yja, quarante-deux ans. Pourquoi crient-elles ? Pas de réponse. Tout d'un coup, le silence s'abat sur le domicile. Le garçon n'ose pas descendre du premier étage pour savoir ce qui a poussé sa mère et sa tante à crier. L'enfant et sa sœur replongent dans un profond sommeil. Vers sept heures du matin, l'enfant et sa sœur se réveillent. Ils doivent se préparer pour aller à l'école. L'enfant poursuit ses études à la neuvième année d'enseignement fondamental et sa sœur à la quatrième. C'est le garçon qui descend le premier au rez-de-chaussée. Il remarque son père, dans un état anormal, étendu par terre. Une mousse couvre sa bouche. Ses yeux ouverts largement. Ses vêtements maculés de sang. Le garçon ne comprend rien. Il touche le corps de son père. Pas de réflexe. Il est corps sans âme. Mort ? Sans aucun doute. L'enfant appelle sa sœur qui est encore en haut. Elle le rejoint. Tous les deux sortent de chez eux et se rendent aussitôt chez leur oncle paternel. Celui-ci les accompagne chez eux. L'image de son gendre dépasse son imagination. L'enfant lui raconte avoir entendu des cris de sa mère et de sa tante qui provenaient d'une chambre. Où sont-elles ? L'enfant n'en a pas idée. Son oncle paternel ouvre une chambre. Etrange ! Il n'en croit pas ses yeux. Ses deux sœurs, corps sans âme, noyées dans une mare de sang, égorgées comme des moutons. Choqué, il sort du domicile. Il avise le cheikh du douar. Et quelques minutes plus tard, les éléments de différents services de la gendarmerie royale de Massa, de la police judiciaire de Bouigra, de la police scientifique d'Agadir et des agents de l'autorité publique de la caïdat de Massa se dépêchent sur les lieux. Un constat d'usage s'engage par les enquêteurs. Ceux-ci remarquent que les corps des deux femmes égorgées présentent plusieurs coups. Ils remarquent une hache au hall de la maison. Il s'agit, sans aucun doute, de l'arme du crime. Les enquêteurs pensent à une seule hypothèse : le père L'Husseïne aurait tué sa femme et sa belle-sœur avant de se donner la mort. Le résultat de l'autopsie révèle qu'il a ingurgité un insecticide. Interrogé, le garçon atteste que son père lui a remis une somme de huit cents dirhams, la veille du crime, lui demandant de les garder chez sa grand-mère afin d'acheter le mouton pour la fête du sacrifice. Un geste qui prouve qu'il a commis son double crime avec préméditation. Mais pourquoi l'a-t-il commis ? La réponse a été enterrée avec lui, mardi dernier.