Un jeune Casablancais de 22 ans arnaquait les conducteurs de mobylettes en se faisant passer pour un policier en civil. Il a été arrêté lundi et traduit jeudi matin devant la justice. Jeudi matin, Hamid, 22 ans, célibataire, a été conduit par les éléments de la police judiciaire du district de Hay Hassani, devant le procureur du Roi près le Tribunal de première instance de Casablanca. Motif : usurpation de fonction et escroquerie. Lorsque Hamid a endossé son costume d'escroc, il n'a pas pensé aux risques qu'il encourrait. Ce jeune chômeur, qui a arrêté ses études au Bac, a connu une vie de désespoir. Orphelin de mère et fils d'un père emprisonné, Hamid n'avait pas d'argent pour subvenir à ses besoins et personne pour le soutenir matériellement et moralement. Pour lui, le monde n'était plus qu'une grotte obscure… Mille fois il a cherché une solution pour s'en sortir. En vain. Certes, il a d'abord pensé aux agressions à main armée, mais il n'avait pas le courage de porter un couteau ou toute autre arme blanche. C'est du moins ce qu'il a affirmé aux policiers au commissariat El Firdaous d'Oulfa, qui assuraient la permanence ce lundi 19 septembre. Au fil des idées, il a fini par trouver une solution qu'il estima «convenable» et décida de gagner sa vie par la ruse, en se faisant passer pour un policier en civil, ce qui nécessite toutefois la possession d'une paire de menottes et d'une arme à feu. C'est aux puces qu'il s'est procuré un pistolet en plastique à 10 DH pour pouvoir passer à l'acte. En général, il se mettait «au boulot» vers 20 heures. Depuis plus d'un mois, Hamid quittait son quartier de Lissassfa pour atterrir à l'Oulfa, où il choisissait un coin de boulevard libre de tout policier et arrêtait tous les conducteurs de vélomoteurs sans casque. Il se présentait comme policier en civil, demandait les papiers du motocycliste et prétendait lui donner une contravention pour non-port de casque. A tous les coups, pour éviter le PV, les usagers de cyclomoteurs le soudoyaient. Hamid empochait alors un billet et reprenait son petit manège. Jusqu'à lundi dernier, lorsque Hamid a arrêté, sans le savoir, un policier qui rentrait chez lui. Lorsque Hamid lui a demandé ses papiers, le jeune policier a engagé la conversation et a demandé qui était son supérieur. Hamid s'est mis en colère, un comportement qui a mis la puce à l'oreille du jeune limier qui s'est jeté sur l'escroc et l'a menotté. Il a alerté ses collègues, et le vrai visage de Hamid s'est dévoilé.