Le Maroc compte 2 millions de diabétiques. Le ministère de la Santé vient de décider le retrait du GLITEX, un antidiabétique oral en raison des risques potentiels de cancer de la vessie. Le ministère de la Santé a décidé le retrait des médicaments à base de Pioglitazone. Cette décision intervient en raison des risques potentiels de cancer de la vessie et d'évènements cardiovasculaires. «La décision de retrait a été instaurée suite à l'avis de la Commission nationale consultative de pharmacovigilance, jugeant le rapport bénéfice-risque de ladite spécialité défavorable en raison des risques potentiels d'événements cardiovasculaires et de cancer de la vessie», indique, lundi 13 juin, un communiqué du ministère de la Santé. Contacté par ALM, Dr Mohamed Abdelmoumen Mahly, chef de la division de la pharmacie au ministère de la Santé, a déclaré que «le retrait concerne une seule spécialité pharmaceutique à savoir le GLITEX qui est un antidiabétique oral commercialisé au Maroc depuis janvier 2011». Ce médicament qui existe sous forme de comprimés (comprimé 15mg , boîte de 14 ou 28 comprimés ou comprimé 30 mg , boîte de 14 ou 28 comprimés) est fabriqué par le laboratoire marocain Genpharma. Quant aux risques de ce médicament, le ministère de la Santé rassure les citoyens. «Aucun cas de pharmacovigilance relatif à l'utilisation de ce médicament n'a été notifié à ce jour», souligne Dr Mahly tout en relevant que ce nouveau médicament sur le marché n'est pas très utilisé par les diabétiques qui sont au nombre de 2 millions au Maroc. «Les ventes de cette spécialité pharmaceutique n'ont pas dépassé les 6000 boîtes sur 5 mois», précise-t-il. Le ministère de la Santé a ainsi décidé la suspension à titre préventif des autorisations de mise sur le marché des spécialités pharmaceutiques à base de Pioglitazone, traitement indiqué en deuxième intention chez les patients diabétiques. De même, il a été décidé de procéder à l'interdiction immédiate de la commercialisation de ces spécialités et au rappel et retrait des lots disponibles sur le marché. Par mesure de prévention, le ministère de la Santé recommande aux patients qui suivent un traitement à base de la Pioglitazone de consulter leur médecin pour un changement de traitement. Cette décision du ministère de la Santé intervient quelques jours après la suspension en France de deux médicaments contenant de la Pioglitazone : Actos et Competact. En effet, l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé a décidé, jeudi 9 juin, le retrait du marché des médicaments contenant de la pioglitazone sur avis de la Commission d'autorisation de mise sur le marché (AMM) et de la Commission nationale de pharmacovigilance. Une mesure prise suite aux résultats d'une étude de la Caisse nationale de l'assurance maladie qui viennent d'être rendus publics et qui confirment une faible augmentation du risque de cancer de la vessie chez les patients traités par Pioglitazone. Cette étude a été menée sur une cohorte de 1. 491.060 patients diabétiques sous traitement médicamenteux spécifique, âgés de 40 à 79 ans. Elle porte sur une période allant de 2006 à 2009. Le groupe exposé à la Pioglitazone comprenait 155.535 personnes diabétiques et le groupe non exposé 1.335.525 personnes diabétiques. Les résultats de cette étude confirment que l'utilisation de la Pioglitazone entraîne un risque faible de cancer de la vessie. La commission d'AMM a ainsi jugé que le rapport bénéfice-risque de ce produit était désormais défavorable. L'examen de l'ensemble de ces données a conduit l'Afssaps à suspendre l'utilisation des médicaments contenant de la Pioglitazone.