Un pas en avant, deux en arrière ? Au moment où le flou commençait à se dissiper autour des dispositions électorales, des voix s'élèvent pour tout remettre en cause. Les spéculations se poursuivent autour de l'action de la commission technique chargée de la préparation des législatives. La commission étant constituée de responsables du ministère de l'Intérieur et de représentants de toutes les formations politiques, dans leur deux grandes tendances de majorité et d'opposition, chaque réunion de la commission donne lieu à des annonces souvent contradictoires. La dernière réunion de la commission technique, a laissé filtrer des informations sur un éventuel accord de principe autour du découpage électoral. Ainsi le nombre de sièges par circonscription électorale serait au plus de 5 sièges et les provinces et préfectures seront ainsi redécoupées en circonscriptions sur une base accordant 2 grandes circonscriptions pour 6 à 10 actuelles et 3 grandes circonscription pour plus de 10 actuellement. Les provinces actuellement découpées en moins de 5 circonscriptions électorales ne seront, quant à elles, pas concernées par le découpage et abriteront les législatives sur la base de listes dites « provinciales». Pour le reste, il est de plus en plus probable, à en croire les fuites orchestrées par les uns et les autres, que le choix se portera finalement sur le scrutin de liste à la proportionnelle, sur la base des plus forts restes. Le consensus semble, par ailleurs, acquis autour de la non attribution de sièges parlementaires aux listes n'ayant pu parvenir au cap des 5% des suffrages exprimés au niveau de leur circonscription électorale. Toutes ces informations restent au plan de la spéculation, tant que les directions des partis de l'opposition ne se seront pas réunies avec le ministre de l'Intérieur, Driss Jettou. Des impératifs de calendrier auraient jusque-là retardé cette réunion, alors qu'une précédente rencontre avec le Premier ministre Abderrahmane Youssoufi, programmée pour le 16 janvier, avait été boycottée par l'opposition et avait donné lieu à des tirs à boulets rouges de la presse de la majorité. En attendant, des responsables de partis de l'opposition ont tenu à écarter tout accord autour de ces dispositions, arguant que le découpage électoral ne pourrait être efficacement débattu, tant que l'on n'aura pas définitivement tranché la question du mode de scrutin. Quoi qu'il en soit, sur un plan purement technique, la réunion de la commission technique tenue mercredi soir à Rabat, a débouché sur un accord de principe autour de l'utilisation du bulletin de vote unique, de l'utilisation systématique de l'encre indélébile et sur l'attribution de numéro nationaux aux partis lors du dépôt des candidatures de leurs représentants.