Pilier de la défense marocaine en compagnie de Noureddine Naybet et d'Abdessalam Ouaddou, Talal El Karkouri estime que la sélection nationale doit rester concentrée sur chacune de ses rencontres. Pour lui, il n'y a pas de grandes ou de petites équipes. Aujourd'hui Le Maroc : Que représente la deuxième victoire des Lions de l'Atlas en cette Coupe d'Afrique des Nations ? Talal El Karkouri : Les deux victoires sont très importantes. Celle contre le Nigeria a permis à l'effectif de jouer face à de grands noms du football africain et international. Tous les joueurs étaient conscients de la difficulté de cette rencontre. Mais, en même temps, ils étaient très déterminés à avoir le dernier mot. Ils ont donc évolué sur le terrain sans le moindre complexe face à des Nigérians donnés pourtant favoris de ce groupe D. Ils ont réussi à marquer le but et décrocher les trois points de la victoire. L'ambition a finalement eu raison de l'expérience. La donne différait contre le Bénin. Le Maroc avait montré contre les Super Eagles une force physique et une discipline tactique qui l'ont placé sur la liste des favoris du groupe. La victoire du Nigeria contre l'Afrique du Sud, dans l'autre rencontre de cette journée, a mis les Lions de l'Atlas dans une situation assez peu confortable. Ils se devaient de battre les Ecureuils. Nous étions certes favoris sur le papier, mais en football, il n'y a pas de logique. Celle-ci a toutefois été respectée lors de ce match et nous avons empoché trois points supplémentaires très utiles pour le reste de la compétition. Et je suis fier d'avoir participé à ce succès en inscrivant un but qui, je pense, compte parmi les meilleurs de ma carrière. Que pouvez-vous dire du match contre l'Afrique du Sud ? Nous allons aborder cette rencontre avec la même détermination de vaincre que les deux précédentes. Nous sommes en tête du classement du groupe D, mais nous ne sommes pas pour autant qualifiés pour les quarts de finale. Et, mathématiquement, l'Afrique du Sud garde toutes ses chances intactes pour faire partie des deux équipes qualifiées. C'est pour cela que la vigilance doit être de mise. Nous allons aborder cette rencontre en ayant pour objectif la victoire finale, comme si notre qualification en dépendait. Il ne faut pas se leurrer en se référant à la lourde défaite de cette équipe contre le Nigeria. Je persiste à penser qu'il n'y a pas de grandes ou de petites équipes. Toutes comptent des professionnels qui évoluent dans les plus grands clubs européens. Après deux rencontres, quels sont selon vous les points forts de l'équipe nationale ? La sélection marocaine a disputé deux matches depuis le début de la compétition et elle a impressionné les observateurs par le talent et la discipline de son jeune effectif. La plupart des éléments de l'équipe jouent leur première Coupe d'Afrique des Nations. Je pense que les plus grands atouts des Lions de l'Atlas sont leur combativité et leur désir de donner le meilleur d'eux-mêmes pour défendre les couleurs nationales. Et c'est exactement pour cette raison que nous nous trouvons tous en Tunisie. Quelles sont les chances de l'équipe dans ce tournoi africain? Il est très difficile d'évaluer les chances de l'équipe nationale avant la fin du premier tour. Tout ce que je peux dire, c'est que cette édition a démontré un tout autre visage du football africain où les meilleures équipes ne sont pas forcément celles qui ont le plus grand palmarès. D'autres, beaucoup plus ambitieuses, ont réussi à créer la surprise et évoluent doucement mais sûrement vers les prochains tours. • Propos recueillis par notre envoyée spéciale Fadoua Ghannam