Le football national, sport populaire par excellence, souffre de graves dysfonctionnements et ne parvient pas à représenter dignement notre pays. Il est urgent de mettre en place une vraie politique volontariste en la matière. À Segou, le sélectionneur national, Humberto Cuelho, était l'homme le plus heureux du monde. Les Lions de l'Atlas venaient de se qualifier pour les quarts de final de la coupe d'Afrique des nations… Mais pour quelques minutes seulement. Le temps pour le Ghana d'inscrire le but synonyme de qualification face à un Burkina Faso qui ne déméritait pas. Si pour la rencontre Maroc-Afrique du Sud, les jeux ont déjà été faits. Dans l'autre match du groupe B, le suspens a duré jusqu'au temps mort. En fin de matchs et en duplexe, il y avait deux images. Celle d'une équipe battue par 3 à 1 et qui attendait le résultat de l'autre confrontation, ce qui est un peu paradoxal, et l'autre d'une équipe qui pleurait son élimination. C'est dire qu'avec l'arrivée du coach portugais, on est devenu des mathématiciens par excellence. Chose qui est révolue dans le football moderne. Même après l'élimination du onze national, Cuelho continue de tenir son discours rassurant. « Nous avons fait ce que nous pouvions, ça n'a pas marché, je suis abattu et j'ai de la peine à expliquer notre défaite. Ce n'est pas la fin du monde, mais c'est la fin pour beaucoup de choses qui sont à revoir. Notre défense était beaucoup handicapée par les blessures, mais ce n'est pas une excuse. Bon, nous repartons comme il y a deux ans au Nigeria, c'est-à-dire éliminés dès le premier tour ». Triste et stupide justification. Désormais, la CAN se poursuivra sans les Lions de l'Atlas. Comme, lors de la précédente édition co-organisée par le Nigeria et le Ghana, les coéquipiers de Noureddine Naybet sortent par la petite porte. Et ce n'est nullement une surprise. Les Marocains s'attendaient à cela, surtout après la débâcle de la coupe du monde 2002 face au Sénégal. Mais, par l'amour que l'on porte au maillot national, on continuait de croire à un miracle. Cette fois-ci, il n'était pas de notre côté. Et il ne le sera pas pour toujours. Ce que nos responsables, et à leur tête la FRMF, n'ont pas compris et ne veulent pas le comprendre. Cela fait plus d'un an que le onze national n'arrive pas à se relever. Les échéances se suivent et les déceptions s'accumulent. Si on fait le bilan, on ne trouvera rien de réjouissant. Les Lions de l'Atlas ont montré leurs limites. Le staff technique aussi : absence d'automatismes de jeu, mauvais choix tactiques, manque de cohésion entre les différents compartiments. Et ce n'est pas Naybet qui dira le contraire lui qui a fait cette déclaration à la fin de match. « Il n'y a pas eu de coordination entre nos lignes, nous avons perdu les pédales à un moment où il ne fallait pas et nos adversaires qui n'attendaient que ça en ont profité ». L'heure est venue de revoir et corriger la copie de l'équipe nationale. L'heure aussi de rendre des comptes avant d'aller s'essayer à un exercice plus facile.