Entretien. Khalid Alioua, porte-parole de l'USFP, membre du bureau politique, fait le point sur les derniers réglages de l'appareil du parti à la suite de la dernière session du comité central. Aujourdh'ui le Maroc : Peut-on dire que la réunion du comité central dimanche dernier a constitué un tournant depuis le dernier congrès ? Khalid Alioua : Absolument, le comité central est l'instance suprême après le congrès. Sa session de dimanche dernier a permis de mettre fin au processus de restructuration du parti amorcé depuis le dernier congrès. Sur le plan organisationnel, la réunion a inauguré la nouvelle démarche visant à ouvrir le parti sur de nouvelles compétences, sur des personnalités de la société civile à même d'apporter un nouveau souffle au pari et bien sûr aux idées qu'il défend. Cette ouverture n'est-elle pas le résultat de la scission consommée ? Au sein du parti, nous avons opté pour une politique de sagesse et d'ouverture. Dans ce sens, 33 personnalités ont été cooptées au sein du comité central, des spécialistes en économie, en politique ou encore des sciences sociales… Cette politique de sagesse dictée par une volonté d'aller de l'avant, de s'orienter vers l'avenir, de la porte ouverte a été payante. Les résultats, l'ensemble du groupe a intégré le comité central, à deux exceptions près… A l'USFP parle-t-on de nouvelles alliances ? Nous sommes un parti démocratique qui a toujours œuvré pour la consolidation de la démocratie dans notre pays. Il va de soi donc que nos alliés soient ceux qui partagent avec nous les mêmes visions. Ceux qui ont milité pour la démocratie. Nos alliés sont ceux de la Koutla d'abord en tant qu'alliés traditionnels. Y compris l'Istiqlal ? Nos alliés traditionnels sont les mêmes, l'Istiqlal en fait partie. Il est vrai que l'expérience de l'alternance a quelque peu terni cette alliance, et a créé des problèmes dont nous sommes tous deux conscients. La Koutla en tant que cadre de concertation, qu'alliance durable doit être recadrée pour être plus efficace. Et ce pour le bien de ses composantes et donc du pays. L'alliance sur nouvelles bases est toujours de mise. Mais pas avec n'importe quelle formation. Comment l'USFP a-t-il réglé les divergences autour du mode de scrutin ? Le scrutin de liste est l'idéal parce qu'il donne la primauté aux programmes sur les personnes, permet de dégager différents projets pour l'adhésion de la population, au lieu du clientélisme. Il permet aussi de moderniser le système, de peaufiner les profils et les programmes… C'est vrai que le poids de notabilités est excessif, c'est vrai aussi que les partis doivent faire un effort supplémentaire dans ce sens. Mais il faut bien commencer au lieu d'attendre que les conditions optimales soient réunies pour changer le mode de scrutin… Chacun doit faire des sacrifices et faire avancer les choses…