À son vingt-quatrième printemps, elle est déjà mère de trois enfants. C'est pourquoi elle a été obligée de travailler comme bonne. Seulement, sa cupidité l'a encouragée à mettre la main sur les bijoux en or de son employeuse. «Allo, Madame… Viens pour me sauver… Un homme m'a attaquée à l'intérieur de l'appartement». C'était le samedi 12 février quand cette jeune femme a reçu cet appel téléphonique. Son interlocutrice n'était que la bonne qui se chargeait de toutes les tâches domestiques chez elle à la résidence El Ouiame, dans la préfecture de Hay Hassani, à Casablanca. Effrayée, elle s'est dépêchée sur son appartement. Rapidement, elle a ouvert la porte et y est rentrée. À l'intérieur, il n'y avait que la bonne qui a fondu en larmes lorsqu'elle a vu son employeuse. Le sang coulait de sa nuque blessée. Qu'est-ce qui lui est arrivé? La bonne qui ne retenait pas ses larmes a affirmé à son employeuse avoir entendu des coups à la porte. Quand elle l'a ouverte, elle fut surprise par un jeune homme, armé d'un couteau, qui l'a poussée violemment à l'intérieur tout en lui obturant la bouche avec sa main pour l'empêcher de demander secours. Il lui a demandé de garder le silence. Sinon il va la tuer. Ensuite, il lui a ordonné de lui indiquer où son employeuse cache ses bijoux en or. Quand elle s'est abstenue de lui en indiquer, il n'a pas hésité à la blesser au niveau du cou. Et elle a été obligée de lui montrer où se trouvaient les bijoux en or. «Il a tout subtilisé avant de partir tout en me menaçant de m'agresser dans la rue si j'alerte la police», a-t-elle précisé à son employeuse. Le même jour, l'employeuse a conduit la bonne à l'hôpital pour être soignée. Après quoi, elle l'a accompagnée au commissariat de police du district de Hay Hassani. La bonne a déposé plainte. Les limiers de la brigade qui s'est chargée de l'affaire se sont déplacés aussitôt sur la scène du crime. Sur les lieux, ils ont entamé le constat et le ratissage des quatre coins de l'appartement. Alors que les éléments de la police scientifique ont prélevé les traces des empreintes digitales. En fait, ils n'ont trouvé rien d'anormal, aucune empreinte outre que celles de la bonne et de ses employeurs. Embarquée dans le fourgon policier, la bonne a été conduite au commissariat de police pour être interrogée sur les circonstances de son agression et sur les signalements et les traits de son agresseur. Seulement, elle n'a pas déballé aux enquêteurs tous les détails nécessaires pour qu'ils puissent mettre les pieds sur une piste leur permettant d'arrêter l'agresseur. En fait, ils ont remarqué qu'elle a inventé cette histoire d'agression. C'était le moment où le chef de la brigade a décidé de la garder au commissariat et ce, après avoir reçu le feu vert du parquet général. Soumise aux interrogatoires trop serrés, elle s'est mise à table. Elle a avoué être l'auteur du vol des bijoux en or de son employeuse. Âgée de vingt-quatre ans, cette bonne qui demeure avec son mari et ses trois enfants dans un centre social, a affirmé aux enquêteurs avoir décidé de mettre la main sur les bijoux de son employeuse. Elle n'était pas à sa première opération. Elle avait déjà commis un premier vol de trois bracelets appartenant à son employeuse et qu'elle avait revendus à un bijoutier, receleur. Seulement, son employeuse ne s'est pas rendu compte de la disparition des trois bracelets. C'est pourquoi elle semble être encouragée à commettre son deuxième vol de bijoux en or. Sans complicité de quiconque, elle a mis la main sur le butin et l'a mis dans un sachet avant de le cacher dans un coin, à la cuisine. Et elle s'est blessée avec un couteau avant d'inventer l'histoire de son agression. L'employeuse a récupéré ses bijoux en or et la bonne a été conduite à la chambre correctionnelle près le tribunal de première instance pour y être jugée.