La convention conclue entre le ministère de l'Intérieur et le Centre royal de télédétection spatiale devra permettre la détection de l'expansion des constructions illégales et des bidonvilles par le biais de photos aériennes. Le ministère de l'Intérieur développe sa stratégie de lutte contre les constructions illégales. Le département de Taib Cherkaoui a signé, récemment, une convention de coopération avec le Centre royal de télédétection spatiale (CRTS) pour mieux contrôler l'organisation et la dynamique de l'espace urbain. L'objectif de cette convention étant la détection de l'expansion des constructions illégales et des bidonvilles par le biais de photos aériennes. Cette initiative s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par le ministère de l'Intérieur visant à endiguer, technologie à l'appui, ce que les observateurs qualifient de «tumeur cancéreuse» qui ne cesse de se propager dans les villes et banlieues des agglomérations portant, de ce fait, gravement atteinte au paysage urbain. Dans un premier temps, la convention de coopération devra couvrir des zones urbaines et celles se situant aux alentours de plusieurs villes. Il s'agit de Rabat, Salé, Témara, Casablanca, Mohammedia, Marrakech, Agadir, Fès, Meknès, Tanger, Tétouan, Oujda et Kénitra. Cette démarche devra être étendue, par la suite, à l'ensemble du territoire national. Les services du CRTS prendront, en vertu de cette convention, des photos aériennes de ces zones chaque trois mois. L'objectif de cette démarche étant de détecter les transformations intervenues sur l'étendue de l'espace construit de manière illégale durant les trois dernières années et les éventuels changements. L'accord de partenariat entre l'Intérieur et le CRTS est déjà opérationnel. Après qu'ils aient été détectés par le CRTS, les Commissions chargées du contrôle dans le domaine de l'habitat, relevant de la préfecture de Skhirat-Témara, ont constaté 189 chantiers de construction dans la zone y relevant. Le contrôle a fait état de 49 infractions au niveau des plans autorisés et de constructions sans autorisation, en plus d'autres infractions relatives à l'habitat anarchique au nombre de 34, à l'occupation du domaine public au nombre de trois et trois cas relatifs à l'absence de documents. Tandis qu'aucune infraction n'a été enregistrée dans 99 chantiers. A noter que Taib Cherkaoui avait décrété la fin de l'indulgence en matière de lutte contre les bidonvilles. Mercredi 16 juin 2010, le ministre de l'Intérieur avait déclaré à la Chambre des représentants que son département prendra des mesures disciplinaires à l'encontre des agents et auxiliaires d'autorité impliqués dans la prolifération de l'habitat insalubre. «Ces mesures seront prises dans le cadre des efforts déployés pour lutter contre le phénomène de l'habitat insalubre et de la mise en œuvre des décisions des commissions d'inspection relevant de l'Inspection générale de l'administration territoriale», avait-il souligné. Le département de Taib Cherkaoui avait également annoncé qu'il veillera à l'application effective de ces mesures contre toute personne violant les lois en vigueur, en l'occurrence les lotisseurs illégaux et veillera à lutter contre les activités illicites telle que la vente de matériaux de construction dans les périphéries des villes. Pour cela, le ministère de l'Intérieur avait souligné qu'il comptait renforcer la coordination entre tous les intervenants dans le domaine du contrôle de l'urbanisme et de construction (autorités administratives locales, délégations générales, conseils communaux et agences urbaines). L'objectif de cette coordination devait porter sur le contrôle, la répression des infractions et l'échange d'informations relatives aux décisions prises dans le cadre de la lutte contre l'habitat clandestin. M. Cherkaoui avait également indiqué qu'il sera procédé à la mise en œuvre des décisions des commissions d'inspection, à travers l'engagement des poursuites judiciaires contre les personnes impliquées dans l'encouragement de ce phénomène. Il est, par ailleurs, à signaler que le programme «Villes sans bidonvilles», lancé en juillet 2004, n'a pas réussi à donner satisfaction. L'un des principaux problèmes qui freinent la mise en œuvre de ce programme concerne, selon un rapport de la Banque mondiale, l'accompagnement social des populations lors des transferts. Six ans après le début de la mise en œuvre de VSB, seulement près de 37 villes sur 83 ont été déclarées sans bidonvilles alors que l 'année 2012 est la date limite que s'est donné le programme VSB. Pour le développement des applications de la télédétection au Maroc Créé par décret en décembre 1989, le Centre royal de télédétection spatiale (CRTS) a été mandaté pour promouvoir l'exploitation et le développement des applications de la télédétection au Maroc. Le CRTS coordonne et réalise le programme national en télédétection en collaboration avec les départements ministériels, les opérateurs privés et les universités marocaines. Le CRTS est responsable de l'acquisition, l'archivage et la diffusion des données et images, de l'observation de la Terre, de la réalisation des projets et du développement de méthodologies en télédétection et systèmes d'information géographique et domaines connexes. Il assure également un programme de formation continue dans le domaine des techniques spatiales et participe à des programmes et actions de recherche en partenariat avec des institutions de recherche nationales et étrangères. Sur le plan international, les activités du CRTS s'inscrivent dans le cadre de relation de coopération et de partenariat avec plusieurs institutions et agences nationales et internationales. Il participe activement aux travaux du COPUOS et de plusieurs organisations régionales et internationales (EURISY, IAA, IAF, ISU,...).