En prison, un taulard a appris que sa maîtresse avait été violée collectivement par une bande chapeautée par son ami. Quand il a été libéré, il s'est vengé en tuant le chef de la bande. Nous sommes dans la capitale économique, Casablanca. Loin du centre- ville, dans un coin plus ou moins désert, à Aïn Diab, deux jeunes qui faisaient du jogging, le matin de ce jour de la deuxième semaine du mois de décembre, ont remarqué, de loin, le corps d'un individu allongé par terre. Est-ce un jeune qui se reposait après avoir fait du jogging ? Non. Est-ce un clochard qui somnolait après avoir passé une nuit à picoler ? Peut-être. Les deux jeunes sportifs s'approchaient du corps allongé par terre. Ils se sont arrêtés tout près du corps et se sont échangés les regards avant de décider, tous les deux et en même temps, de composer le 19. Enfin, l'un d'eux l'a composé. Les éléments de la police judiciaire du District de Casa-Anfa sont arrivés sur les lieux. Ils ont découvert le cadavre d'un jeune homme gisant dans une mare de sang déjà coagulé. Les limiers ont remarqué également que le corps était criblé de coups d'une arme blanche. L'arme en question serait vraisemblablement un couteau. Les deux jeunes hommes, qui ont appelé la police, ont affirmé aux enquêteurs qu'ils n'ont remarqué personne à côté du cadavre.Le chef de la brigade, qui s'est chargée de l'affaire, a téléphoné au responsable de l'hôpital médico-légal d'Arrahma. Il lui a demandé d'envoyer un fourgon mortuaire pour évacuer le cadavre du jeune homme qui devait être autopsié. Effectivement, il a été transporté à la morgue. Qui est ce jeune homme découvert corps sans âme ? Qui l'a poignardé mortellement? Et pourquoi ? C'est à ces trois questions clés que les enquêteurs ont commencé à chercher des réponses. Des investigations ont été entamées. Les limiers sont arrivés à identifier la victime. Il s'agit d'un repris de justice. Et l'identification de l'auteur de crime? Grâce à quelques personnes, les détectives sont arrivés également à l'identifier. Il s'agit d'un jeune homme, un taulard qui venait d'être relâché de la prison d'Oukacha où il a purgé une peine d'emprisonnement. Où se trouvait-il ? Personne ne savait au juste. Mais les recherches s'intensifiaient. Les indicateurs étaient implantés partout. Et pourtant, une semaine plus tard, il n'a pas été arrêté. A-t-il quitté Casablanca ? Peut-être. Une deuxième semaine s'est écoulée. Les investigations se poursuivaient. Et c'était un indic qui est venu, par téléphone, lancer la bonne nouvelle : le mis en cause s'attablait dans un café de l'ancienne médina. Les limiers de la police judiciaire se sont dépêchés sur les lieux. Effectivement, il y était. Le jeune repris de justice a été arrêté et conduit au commissariat de police. Rapidement, il s'est mis à table. Pour quel mobile ? «Avec la complicité d'autres voyous, il a abusé collectivement de ma maîtresse», a-t-il répondu sans manifester le moindre regret. En fait, il y a quelque mois, alors que ce taulard était en prison, sa maîtresse lui a téléphoné tout en gémissant. Elle lui a raconté que son ami, avec la complicité d'autres jeunes hommes qu'elle n'avait jamais vus, l'avait conduite à un terrain vague et a abusé d'elle sans pitié. «Depuis lors, j'ai décidé de le tuer après ma libération», a-t-il affirmé aux enquêteurs. Une fois relâché, il a rencontré son ami, celui qui a abusé de sa maîtresse. Il a fait semblant qu'il n'était au courant de rien. Et il l'a invité à une soirée bien arrosée. Approvisionnés en vin rouge, ils sont allés à Aïn Diab. Dans un coin, loin des regards, ils picolaient. La victime semblait avoir perdu les pédales. Pour le taulard, c'était le moment opportun de passer à l'action. Il lui a asséné plusieurs coups. Quand il a remarqué que son protagoniste a rendu l'âme, il est parti sans avoir le moindre regret.