Le discours d'Ajdir prononcé par SM le Roi Mohammed VI, mercredi 17 octobre 2001, a marqué la première décennie du 21ème siècle au Maroc accordant une sollicitude toute particulière à la promotion de l'amazighité. Redonner à l'amazighité la place qu'elle a de droit, promouvoir son rayonnement social, culturel et médiatique au niveau national, régional et local, c'est la vocation du discours D'Ajdir, prononcé par SM le Roi Mohammed VI mercredi 17 octobre 2001. Il est à plus d'un titre un discours historique et fondateur. Il a marqué la première décennie du 21ème siècle au Maroc par le fait que deux ans après l'intronisation de SM le Roi Mohammed VI, ce discours est venu rappeler les fondements de l'identité marocaine plurielle et riche de toutes ses composantes culturelles précisant que cette pluralité est indissociable de l'unité de la Nation. «L'amazighité qui plonge ses racines au plus profond de l'histoire du peuple marocain appartient à tous les Marocains, sans exclusive, et elle ne peut être mise au service de desseins politiques de quelque nature que ce soit», avait affirmé Sa Majesté le Roi dans ce discours marquant la cérémonie d'apposition du Sceau chérifien scellant le Dahir créant et organisant l'Institut royal de la culture amazighe. Ainsi depuis le discours d'Ajdir, une sollicitude toute particulière a été accordée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI à la promotion de l'amazighité. Il s'ensuivit la création de l'Institut royal de la culture amazighe en 2001, l'introduction progressive de l'amazigh dans le système éducatif depuis 2003, le lancement de la chaîne amazighs en janvier 2010 et par là un meilleur rayonnement de la culture amazighe dans l'espace social, culturel et médiatique, national. Ainsi conformément aux dispositions des articles du Dahir portant sa création et l'organisant, l'IRCAM a pour vocation de donner «avis à sa Majesté sur les mesures de nature à sauvegarder et à promouvoir la culture amazighe dans toutes ses expressions», selon l'article 2. Dirigé par Mohamed Chafiki puis par Ahmed Boukous, l'Institut a une fonction académique en rapport avec la recherche scientifique. En effet, des recherches sont menées dans les différents domaines de la connaissance, notamment la sociologie, l'anthropologie, la littérature, la linguistique, et l'histoire. Pour ce qui est des publications, l'Institut a, actuellement, à son actif 150 publications, ce qui constitue un nombre considérable eu égard à l'histoire récente de cette institution. L'Institut dispose de sept centres de recherche, à savoir le centre de l'aménagement linguistique qui s'occupe de la normalisation de la langue, l'élaboration des dictionnaires et des grammaires, le centre de la recherche pédagogique et didactique chargé d'élaborer les manuels de l'enseignement de l'amazigh et tous les supports pédagogiques, le centre de littérature et des arts, le centre de traduction, le centre d'histoire et géographie, le centre d'études sociologiques et anthropologiques et enfin le centre d'études informatiques. Pour ce qui est de l'intégration de la langue amazighe dans les programmes scolaires, celle-ci s'est faite à partir de 2003-2004. Lors de la rentrée scolaire 2010, le nombre d'élèves du primaire bénéficiaires a avoisiné les 400.000, soit près de 10% de l'ensemble des élèves inscrits. Ceci bien que la généralisation de l'enseignement de la langue amazighe devait être généralisée à tous les niveaux. Pour le cycle du primaire, 1.200 enseignants et 300 inspecteurs ont été formés, de même que 700 directeurs et 75 formateurs. Des avancées ont été enregistrées aussi dans l'enseignement universitaire. Depuis 2006, des filières dédiées aux études amazighes ont été créées jusqu'à présent dans trois universités, Ibn Zohr d'Agadir, Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès et Mohammed Ier d'Oujda, avec un effectif global de près de 1.050 étudiants. Le nombre d'écoles est passé de 317 en 2003 à 3.425 aujourd'hui, alors que les apprenants, qui étaient de l'ordre de 25.000 élèves en 2003, se chiffrent à 516.000, selon l'IRCAM. Le nombre d'enseignants de la langue amazighe a également évolué, passant de 807 enseignants en 2003 à 12.182. Le nombre des inspecteurs et superviseurs pédagogiques est également passé de 10 à 80 aujourd'hui. Toutefois la langue amazighe n'est pas encore enseignée dans le collège et le lycée. Outre l'enseignement, la place de l'amazigh dans les médias nationaux, bien qu'elle reste à améliorer, a été rehaussée par le lancement de la chaîne amazighe en janvier 2010 qui constitue selon les responsables de l'IRCAM un outil de communication de proximité qui permettra d'intégrer des millions de Marocains qui ont «le droit d'être informés dans une langue qu'ils comprennent». S'inscrivant dans le prolongement du discours historique d'Ajdir et de la volonté de doter notre pays d'un secteur audiovisuel public puissant, capable de répondre aux différentes attentes des téléspectateurs marocains, la chaîne «Tamazight» est l'aboutissement d'intenses échanges fructueux entre les principaux acteurs du secteur de l'audiovisuel au Maroc, à savoir le ministère de la Communication, la SNRT, l'IRCAM et la HACA. Dispositions des articles du Dahir scellé à Ajdir portant la création de l'IRCAM Rappelons que conformément aux dispositions des articles du Dahir portant la création et organisant l'IRCAM, ce dernier est «doté, selon l'article 1, de la pleine capacité juridique, de l'autonomie financière». Selon l'article 2, l'Ircam dépend directement de Sa Majesté et est sous sa Haute protection titulaire. L'Institut a pour «vocation de donner avis à Sa Majesté sur les mesures de nature à sauvegarder et à promouvoir la culture amazighe dans toutes ses expressions». Par ailleurs, d'après le même article, en collaboration avec les autorités gouvernementales et les institutions concernées, «l'IRCAM concourt à la mise en œuvre des politiques retenues par Notre Majesté et devant permettre l'introduction de l'amazigh dans le système éducatif et assurer à l'amazigh son rayonnement dans l'espace social, culturel et médiatique, national, régional et local».