À bord d'un vélomoteur, un voyou, la trentaine, parcourait les quartiers d'Agadir en quête de jeunes filles qu'il violait et leur subtilisait tout ce qu'elles portaient sur elles. À son actif, on compte plus de dix victimes. C'est à Agadir qu'elle a vu le jour. Elle n'a jamais eu de problème. Sauf les avances que lui faisaient de temps en temps les jeunes hommes quand elle sortait dans la rue. Un comportement qui ne la gêne plus. Nous sommes en juin 2010. Elle venait de sortir de chez elle pour profiter d'un beau jour de ce mois d'été de cette ville côtière. Elle flânait dans le quartier El Houda quand un jeune homme qui circulait à bord d'un vélomoteur s'est arrêté près d'elle. Il s'est approché d'elle. Que voulait-il ? Lui faire des avances comme les autres jeunes hommes ? Peut-être. En fait, elle a fait semblant qu'elle ne se rendait pas compte de sa présence. Mais, le jeune homme a suivi ses pas au point qu'elle s'est énervée. Seulement, il l'a calmée en lui expliquant qu'il n'avait que l'intention de lui demander un service. Rien de plus. Elle s'est arrêtée et l'a fixé avec ses beaux yeux comme si elle le pressait de faire sa demande. «Je veux juste te demander de frapper à la porte du domicile de ma fiancée», lui a-t-il dit sur un ton sérieux. Pourquoi l'a-t-il choisie pour cette petite mission ? Il lui a expliqué qu'il est amoureux de sa fiancée. «Elle m'aime elle aussi. Mais ses parents me détestent. Je ne sais pas pourquoi. Ce qui m'importe c'est qu'elle m'aime», lui a-t-il ajouté en la suppliant de frapper à la porte pour que sa fiancée sorte et le rencontre. Touchée par les sentiments nobles du jeune homme, elle a décidé de lui rendre ce service. Mais, où se trouve le domicile? «Pas loin d'ici», lui a-t-il répondu tout en continuant à lui exprimer sa reconnaissance d'avoir accepté de l'aider pour rencontrer sa fiancée. Il l'a invitée de se tenir derrière lui, à bord du vélomoteur. En fait, elle lui a répondu qu'elle préfère y aller à pied. Mais, il a insisté pour qu'elle l'accompagne à bord du vélomoteur. Elle a cédé. Le jeune homme a démarré. Pas moins de quelques minutes, ils se sont retrouvés juste un peu plus loin d'une villa. Il s'est arrêté. Il n'y avait personne dans les parages. Elle est descendue du vélomoteur. Quand elle s'est apprêtée à aller sonner, il lui a demandé de patienter. Pourquoi? Elle n'en savait rien. Elle le fixait sans dire le moindre mot. Et en un clin d'œil, le jeune homme s'est métamorphosé en diable. Avec un couteau à la main, il lui a ordonné de se taire. «Sinon, je te tue et je t'enterre ici», l'a-t-il menacée. Bouche bée, elle n'a cru ni ses yeux ni ses oreilles. Elle tremblait de peur. Elle l'a supplié de la laisser partir. En vain. Il l'a conduite à un terrain vague. Il l'a obligée à lui céder. Sans pitié, il l'a violée. Quand il a terminé, il lui a arraché son téléphone portable et lui a subtilisé un billet de vingt dirhams. Après, il est monté sur son vélomoteur et a démarré à toute vitesse. La jeune fille est arrivée à lever debout et partir directement chez la police pour déposer plainte. Une enquête a été diligentée. Mais sans résultat. Pire encore, puisque d'autres plaintes ont été déposées à ce propos. En procédant avec le même modus operandi, le jeune homme au vélomoteur a ajouté d'autres victimes à sa liste noire. Ses victimes ont été piégées surtout aux quartiers Bensergaou et El Houda. Il les violait et leur subtilisait tout ce qu'elles portaient sur elles. Mais, il n'a été arrêté que six mois plus tard, au début du mois courant. Facilement, il s'est mis à table.