Un père de quatre enfants, trafiquant d'eau-de-vie dans un douar de la commune rurale Rima, à la caïdat Ouled Sidi Bendaoud, a tué sa femme après l'avoir soumise à des séances quotidiennes de torture. Nous sommes le mercredi 22 novembre, six jours après la fête du Sacrifice. En début d'après-midi, une information est parvenue au commandement de la Gendarmerie royale de Settat : un père de quatre enfants a tué sa femme. Où ? Au douar Lagnazra. Pas de temps à perdre. Les limiers de la Gendarmerie royale y sont arrivés à temps. Ils sont rentrés au domicile de la défunte. La scène du crime était une chambre à coucher. Le cadavre de la défunte était allongé sur le lit présentant plusieurs traces de torture, de barbarie et de cruauté. «C'est mon père qui l'a torturée à l'aide de la chaîne d'une bicyclette», a affirmé la fille de la défunte qui a assisté au décès de sa mère. C'est elle, d'abord, qui a avisé son père, Mohamed, de la mort de sa mère, Fatiha. Car, il est sorti de chez lui après l'avoir torturée. Il a rebroussé chemin vers son domicile pour s'assurer de la véracité de ce que sa fille lui avait raconté. Effectivement, il s'est assuré de la mort de sa femme. Aussitôt, il a informé son frère par téléphone. Et il lui a expliqué qu'il allait aviser sa belle-famille. Seulement, il a disparu. Le Parquet général près la Cour d'appel de Settat a donné ses instructions faisant état d'évacuer le cadavre vers l'hôpital médico-légal Arrahma à Casablanca et de mettre le plus tôt possible l'affaire au clair. Où s'est-il caché ce père de famille meurtrier ? Le lendemain, jeudi 23 novembre. En fin d'après-midi, une information faisant état que le mis en cause a passé sa première nuit, après avoir commis son crime, dans un champ agricole du douar, loin des regards des curieux. C'était le président de la commune rurale de Rima qui l'a rejoint pour le convaincre de se présenter, de son plein gré, à la gendarmerie sans se cacher. Convaincu, Mohamed est resté à bord de la voiture du président de la commune rurale Rima jusqu'à l'arrivée des enquêteurs de la Gendarmerie royale. En fait, il a avoué son crime. Pour quel mobile il l'a tuée ? Et comment ? Mohamed a été conduit au commandement de la Gendarmerie royale pour répondre, entre autres, à ces questions. Selon l'enquête, il était à son trentième printemps quand il a épousé, il y a quinze ans, Fatiha. Fellah de son état, il travaillait la terre. Seulement, les quatre enfants qui sont venus égayer leur foyer lui ont rendu la vie très dure. Au point qu'il a pensé à changer de métier. Que devait-il faire comme travail pour avoir assez d'argent? Il ne savait pas. Dans l'attente, il a décidé de participer aux élections communales de 2009. Mais, il a échoué. Un échec qui l'a touché profondément au point qu'il a commencé à détester tous les habitants de son douar. Entre-temps, il a changé de métier. Il n'est plus fellah. Il est devenu un marchand d'eau-de-vie (Mahia). Il la buvait même pour oublier son échec aux élections communales. Sa femme, Fatiha, intervenait pour lui rendre raison. Malheureusement, il réagissait violemment: torture, coups de fouet… Il lui a même causé des fractures à sa colonne vertébrale. La nuit du crime, Mohamed a décidé de soumettre Fatiha à une nouvelle séance de torture et ce, après avoir bu de l'eau-de-vie. Avec une chaîne de bicyclette, il la fouettait jusqu'à ce qu' elle a perdu connaissance. Après, il est sortie. Il n'est retourné à la maison qu'une fois alerté par sa fille de la mort de sa femme.