En cette période de l'Aïd, les personnes présentant une gastrite doivent consommer modérément la viande du mouton. Cependant, quelles que soient les occasions, la maladie nécessite une grande vigilance. C'est l'Aïd. Qui d'entre nous n'a pas envie de consommer la viande du mouton à sa fantaisie ! Sauf que c'est aussi la période où les risques de brûlures, douleurs d'estomac, troubles digestifs et d'autres malaises nous privent de succomber aux «chhiwates» copieuses de l'Aïd. C'est pourquoi les personnes vulnérables se trouvent devant l'obligation de consommer modérément la viande du mouton. Dans ce sens, Dr Khaled Dembri, endocrinologue, souligne que «certaines personnes ne doivent consommer la viande du mouton qu'à des quantités modérées vu la qualité riche en cholestérol (graisse saturée) de cette viande». En effet, la viande est constituée d'acides gras et de protéines. «1 g de graisse = 9 calories et 1 g de protéines = 4 calories». Ce petit calcul de la valeur énergétique révélé par Dr Dembri révèle bien la richesse nutritive dont l'excès peut provoquer des effets néfastes. «D'un strict point de vue alimentaire, la consommation excessive de graisses et de sucres conduit à court terme à la fatigue intense par mauvaise digestion. Et à moyen et long termes, cela expose à des maladies dangereuses telles que les ballonnements, les infections intestinales, les troubles du transit, l'obésité, les maladies cardio-vasculaires, le diabète et l'hypertension artérielle», martèle Dr Dembri. De surcroît, il faut non seulement surveiller ses habitudes alimentaires pendant l'Aïd, mais aussi la qualité de la viande du mouton. Au fait, «il n'existe pas de contrôle rigoureux pendant l'Aïd. C'est, en quelque sorte, un abattage clandestin», dévoile Dr Alami Jaafar, président de l'Association des gastro-entérologues privés de Rabat. Par ailleurs, les recommandations sont formelles pour les diabétiques ou personnes souffrant d'hypercholestérolémie : Il leur est déconseillé de consommer le mouton. Mais la restriction n'est pas la même pour ceux qui ont une gastrite ou un ulcère gastroduodénal. Car la gastrite est, entre autres, provoquée par la prise de certains médicaments. «Les douleurs d'estomac sont dues à la prise d'anti-inflammatoires», explique Dr Alami. En effet, la prise excessive et à long terme d'anti-inflammatoires ou d'aspirine peut engendrer, dans certains cas, une hémorragie (voir témoignages). Outre la prise d'anti-inflammatoires, d'autres facteurs et substances alimentaires favorisent l'apparition de la gastrite. Dans ce sens, on note, entre autres, le stress, la fréquentation de snacks, le tabac, la consommation de café et d'alcool. C'est le mode de vie mené de par le monde qui oblige à adopter ces mauvaises habitudes. Ceci dit, le nombre de personnes atteintes de gastrite ne cesse d'augmenter. L'élaboration d'une étude prouvant cette augmentation aurait, certes, permis de sensibiliser à la gravité de la maladie qui risque de se développer en cancer digestif. Mais, malheureusement, «il n'existe pas une étude à proprement parler», souligne Dr Alami. S'il en est ainsi, le consommateur est tenu de faire preuve de vigilance quelles que soient les circonstances ou les occasions. Pour cette fête, il faut non seulement éviter la consommation excessive de la viande du mouton, mais aussi les plats épicés, acides et gras. Car ceux-ci favorisent davantage les sensations de brûlures et les remontées acides. «Je crois que la surconsommation et la tendance à consommer beaucoup de viande résulte des traditions et de l'ignorance du rôle et de la qualité alimentaire. La majorité des gens pense que la consommation de plats copieux, gras et sucrés au cours de la fête est un évènement féerique et c'est de cette façon qu'il faut fêter l'Aïd», signale Dr Dembri. Cependant, cet esprit ne doit pas régner au sein d'une communauté comme la nôtre, car «il faut rappeler que cette fête n'est pas celle du mouton, c'est celle du sacrifice, c'est-à-dire donner à l'autre et être solidaire», estime Dr Alami. Et c'est grâce à cette solidarité que l'on peut éviter tous les maux ! Quelques astuces contre l'indigestion De nombreuses plantes et autres produits s'avèrent être d'excellents remèdes pour éliminer les symptômes de l'indigestion. Le gingembre et le citron sont parmi les plus connus comme efficaces et faciles à préparer pour atténuer les nausées. Il suffit de préparer une infusion avec simplement de l'eau chaude. Mais le gingembre existe aussi en gélules. Pour les douleurs stomacales, buvez une tisane de menthe poivrée, de verveine ou de camomille. Votre pharmacien pourra aussi vous conseiller l'artichaut, la plante chardon-marie. Bien que les tisanes soient bénéfiques, même en dehors d'une indigestion, les douleurs peuvent cesser une fois l'élément non digéré évacué (par le vomissement) ou après de légers massages sur l'estomac. Ce n'est donc pas la peine de s'empêcher de vomir par tous les moyens si les nausées sont insupportables. Et s'allonger tout en se massant le ventre est aussi un bon moyen pour soulager les douleurs. Par contre, si les symptômes reviennent fréquemment, les avis d'un médecin sont de rigueur puisqu'il peut s'agir d'un problème plus grave.