Les travaux d'aménagement pour le tramway de Casablanca sont entrés dans leur deuxième phase, celle des infrastructures inhérentes à ce projet. Un grand chantier qui, aujourd'hui plus qu'hier, mérite l'adhésion de toute la population casablancaise. Au lendemain de leur lancement effectif par SM le Roi Mohammed VI, les travaux d'aménagement du tramway de Casablanca vont bon train. Au programme : une série d'aménagements urbains, la pose de la voie ferrée, puis l'installation du réseau électrique et de la ligne de contact aérienne. Concrètement, il sera d'abord question de la redistribution de l'espace disponible entre plusieurs passages (trottoirs, pistes cyclables, aires de stationnement, voies de circulation ou encore, des espaces verts) et ce, du fait de l'installation de la plate-forme du tramway. Cette dernière, cœur de l'ouvrage, sera ensuite déployée avec entre autres réalisations, le terrassement, les fondations et la pose des rails. C'est donc «une phase décisive et plus difficile qui vient d'être entamée», comme l'a souligné lors d'un déjeuner de presse Youssef Draiss, directeur général de Casa Transports SA. Mais le plus grand défi de ce projet reste, selon lui, «l'adhésion du public» durant cette nouvelle phase de travaux qui, rappelons-le, s'étendra jusqu'à la fin du deuxième trimestre 2012. «Les travaux se passent plutôt bien actuellement (…) et ce nouveau mode de transport participera pleinement à l'amélioration durable des transports à Casablanca et s'inscrit dans une politique de conquête de la qualité de services pour les transports en commun…», a dit M. Draiss. Des propos qui devraient non seulement rassurer, mais surtout motiver les Casablancais. Faut-il le rappeler, une seule rame du tramway casablancais pourra transporter jusqu'à 600 personnes, soit 250.000 voyageurs par jour ! Ce n'est donc pas par hasard si l'on parle d'un véritable transport de masse. Par ailleurs, il incombe de signaler que cette deuxième phase démarre alors que la première, celle des travaux de déviation des réseaux, est en cours d'achèvement (près de 75% de réalisation). Un chevauchement (de phases) qui a, justement, pour but de maîtriser les nuisances et limiter les gênes aux riverains. C'est aussi dans cette optique que le maître d'ouvrage du tramway est en concertation continue avec les autorités municipales pour la mise en place de plans de circulation plus adaptés dans les zones de travaux. À titre d'exemple, les travaux en cours sur le boulevard Hassan II ont été répartis en plusieurs tronçons pour alléger la circulation. C'est ce qu'a indiqué Nadia Bouhriz, directrice technique du projet, rappelant également que les 30 kilomètres du parcours ont été divisés en cinq lots. L'adjudication de ces derniers à des prestataires internationaux a été bouclée. Ainsi, le premier lot, allant du quartier Sidi Moumen à Hay Mohammadi, a été attribué au géant turc du BTP Yapi Merkezi et ses travaux seront déployés, dans les jours qui viennent, sur le boulevard Chouhada (Hay Mohammadi). Suivront ensuite d'autres points névralgiques de la métropole où les équipes sur places s'attèleront à tout un travail d'aménagement, non sans relever quelques défis techniques. Outre l'information et la tranquillisation des riverains, ainsi que la fluidité de la circulation, les responsables de Casa Transports veillent aussi et surtout à la préservation du patrimoine architectural casablancais. Dans ce registre, la question litigieuse et relative au procès engagé par le propriétaire de l'hôtel Lincoln, sis sur le boulevard Mohammed V, devrait être tranchée par la Cour suprême durant le mois de novembre. Le reste des points sensibles concerne les travaux à effectuer au niveau de la place Sidi Mohammed (en face de la gare ferroviaire Casa Voyageurs), ainsi qu'au niveau de la place des Nations Unies (aux abords de l'hôtel Hyatt). En fait –et c'est le gros challenge–, les maîtres d'ouvrage devront repenser des dizaines de façades, une bonne partie de l'éclairage public, ainsi que la piétonisation au niveau de l'ensemble du parcours. Plusieurs aspects qui touchent l'image même de la métropole et sa reconfiguration. Du coup, on en vient à conclure qu'au-delà même de son apport ou utilité en tant que moyen de transport public performant et innovant, ce projet de tramway accélère d'une certaine façon le réaménagement structurel et urbain de Casablanca. Une aubaine pour les responsables municipaux qui, à leurs tours, devraient d'ores et déjà engager des réflexions et des actions afin de moderniser le reste de la capitale économique. Enfin lors de cette rencontre, le directeur de Casa Transports a été, une nouvelle fois, interpellé sur la question du prix du ticket. «Aucun tarif n'a encore été fixé» a martelé M. Draiss, balayant d'un coup toutes les rumeurs qui avaient jusqu'ici circulé. En revanche, et à ce propos, M. Draiss a annoncé que l'appel d'offres relatif à la désignation du futur exploitant est actuellement en préparation avec le concours d'une banque d'affaires, en l'occurrence CFG Group. Bref, toutes les facettes du projet sont sur les rails. Le tramway de Casablanca en quelques chiffres • Longueur du parcours : 30 kilomètres • Nombre de stations : 48 • Nombre de rames : 37 de 64 mètres chacune • Durée du trajet : 50 min de terminus à terminus • Vitesse commerciale : 20 km/h (y compris les temps d'arrêts) • Capacité journalière : 250.000 voyageurs • Fréquence de passage : 4 min en heure de pointe • Durée du service : de 5h à 1h du matin et 7j/7 • Coût total de la première ligne : plus de 6,4 milliards DH • Création d'emplois : 2.000 nouveaux postes