Deux semaines après le matricide commis à Mohammedia (Cf. notre édition n° 2290), un jeune de vingt-et-un ans a criblé mortellement le corps de sa mère de coups de couteau à Marrakech. C'est dans la ville ocre, Marrakech, que ce jeune homme a vu le jour en 1989. Unique de ses parents, il était l'enfant gâté. Depuis son enfance, il devait avoir tout ce qu'il désirait. Personne ne pouvait lui répondre par «non». En effet, un «non» prononcé par ses parents était synonyme de sa révolte, de sa rébellion, de la casse de tous les objets qu'il trouvait devant lui et d' insultes de ses parents qui finissaient, souvent, par lui céder. Ils finissaient par acheter une paix au prix de renoncements successifs. En effet, ce jeune de la ville ocre a fait presque le même parcours de ce jeune de la ville des Roses, Mohammedia, qui a le même âge que lui. D'abord, à l'instar du jeune de Mohammedia qui a tué sa mère, handicapée moteur, ce jeune de la ville ocre n'avait pas l'intention de poursuivre ses études afin de décrocher des diplômes lui permettant d'avoir un bon emploi. Au contraire, il a abandonné tôt les bancs de l'école sans avoir même le certificat d'études primaires. D'abord il s'est habitué, depuis son enfance, à la vie facile. Sa mère, coiffeuse de son état dans un salon de coiffure situé au quartier Guéliz, n'hésitait jamais à lui donner tout ce qu'il demandait surtout de l'argent. Son père qui n'habitait pas avec eux au quartier Ibn Tachfine, dans la région d'Azli, puisqu'il travaille hors la ville, lui envoyait, également, de temps en temps, des sommes d'argent. De fil en aiguille, la mauvaise fréquentation avait eu ses effets négatifs sur l'enfant. Il a commencé à consommer du hachisch, puis des comprimés psychotropes. En conséquence, il a commencé à réclamer de l'argent sans cesse au point que sa mère n'a plus supporté ses comportements. Mais, il semble qu'il était tard pour prendre une décision à son égard. L'exemple? Quand elle a pris une décision, elle l'a payée cher. Comment ? La mère qui a remarqué que son unique fils était devenu esclave de la drogue a décidé de ne plus lui verser de l'argent à condition qu'il cesse de se droguer. Une condition que le jeune enfant n'arrivait pas à accepter. Il a sollicité à maintes reprises sa mère de renoncer à sa décision. Mais en vain. Elle a continué à s'abstenir de lui verser de l'argent puisqu'il n'arrivait pas à abandonner la drogue. En fait, il n'a pas pu supporter la décision de sa mère surtout que son père était loin de chez lui. La solution ? La mère était chez elle, ce mardi 19 octobre, vers 22 h, quand son fils unique venait de rentrer. Il lui a demandé de l'argent. Elle s'est abstenue de lui en verser. Son enfant qui semble être sous l'effet de comprimés psychotropes a commencé à l'insulter. Tout d'un coup, il a saisi un couteau, lui a asséné trois coups mortels et a dérobé une somme de mille cinq cent dirhams avant de prendre la poudre d'escampette. La police judiciaire de la ville a été alertée. Les limiers se sont dépêchés sur la scène de crime. Ils ont remarqué que la mère avait déjà rendu l'âme. Où est-il son fils ? Les enquêteurs se sont lancés à sa recherche. Ils ont effectué un ratissage de tous les quartiers avoisinants pour l'arrêter une heure plus tard. Il a été conduit au commissariat de la police où il a avoué son crime. Vendredi matin, il a été traduit devant la Cour d'appel de Marrakech pour matricide.