La Bosnie risque au moins de ménager aux Bleus plus d'espaces que ne l'a fait la Biélorussie, venue pour défendre en bloc en espérant un cadeau que la France lui a tendu dans les dernières minutes. Les Bleus s'avancent prudemment vers la Bosnie conscients que les lacunes exposées face à la modeste Biélorussie ne les autorisent pas à fanfaronner avant leur deuxième match de qualification pour l'Euro 2012, mardi, à Sarajevo. L'opération reconquête a commencé de la pire des manières, vendredi au Stade de France, avec une défaite 1-0 qui a montré les limites de la politique de la table rase et confirmé que le chemin vers le renouveau serait semé d'embûches. Laurent Blanc le sait bien, qui avoue ne pas pouvoir dire quand sa tendre troupe se muera en une équipe compétitive et légitimement ambitieuse. «Dans le contexte actuel, je ne vois pas quelqu'un annoncer qu'on va en Bosnie pour gagner», a déclaré le nouveau sélectionneur, qui bénéficie pour l'instant d'une relative clémence mais serait bien inspiré de ramener de Sarajevo une lueur d'espoir. Au moins, ne pas perdre. Tel sera le credo du «Président», qui s'envole vers les Balkans avec un groupe amputé de ses attaquants Loïc Rémy, Guillaume Hoarau et Louis Saha, touchés tous trois face à la Biélorussie. Dans ce contexte et face à une équipe joueuse, la tentation sera grande de resserrer les rangs et de contrer quand l'occasion s'en présentera plutôt que de prendre le jeu à son compte. Un zeste d'intelligence tactique serait également le bienvenu après la grande naïveté affichée face à la Biélorussie. Comme l'a souligné Laurent Blanc, quand on ne sait pas gagner, il faut savoir ne pas perdre. La Bosnie risque au moins de ménager aux Bleus plus d'espaces que ne l'a fait la Biélorussie, venue pour défendre en bloc en espérant un cadeau que la France lui a tendu dans les dernières minutes. Il faudra toutefois se méfier du potentiel offensif de l'adversaire et de son duo d'attaquants Edin Dzeko-Vedad Ibisevic, rompu aux joutes de la Bundesliga et fortement capable de donner des sueurs froides à la charnière Adil Rami-Philippe Mexès, toujours en chantier. Le sélectionneur bosniaque, Safet Susic, un francophile adoré par Paris, évite toutefois l'excès de confiance et n'accorde guère de signification au large succès des siens sur le Luxembourg (3-0) lors de leur premier match dans le groupe D. «Vous savez, je n'ai pas une grande équipe», confie-t-il au journal l'Equipe. «On n'a jamais battu personne, je veux dire un adversaire dans la top liste du football mondial.» Les pépins physiques dont souffrent Edin Dzeko, Miralem Pjanic et Emir Spahic, même si ces trois-là pourraient quand même tenir leur place, ne sont pas de nature à trop le rassurer mais Safet Susic préfère ses soucis à ceux de Laurent Blanc.