Malade mental, un jeune homme, la trentaine, a tué sa tante paternelle, quinquagénaire, qui s'occupait de lui depuis le décès de ses parents et a jeté son cadavre dans l'Oued Oum Rabiî. Nous sommes dans la commune Khemis El Mettouh, région d'Ouled Frej, province d'El Jadida. En plein jour de Ramadan, Ahmed, un habitant de la région, a remarqué un cadavre qui émergeait à la surface des eaux quand il passait juste à côté de l'Oued Oum Rabiî. Perturbé, il a couru jusqu'au douar pour alerter ses voisins. Ils sont arrivés aussitôt sur la berge de l'Oued pour regarder le cadavre qui flottait encore à la surface des eaux. Quelques jeunes ont pris l'initiative de téléphoner aux éléments de la protection civile alors que d'autres sont allés aviser l'agent d'autorité, le moqadem, qui a informé de son côté le caïd et a alerté les éléments de la Gendarmerie royale. Ceux-ci se sont dépêchés sur les lieux. Le cadavre, qui était en état de décomposition avancée, a été repêché par les éléments de la protection civile. Outre sa putréfaction qui prouve que la mort remonte à quelques jours, les enquêteurs ont remarqué que le cadavre appartenait à une personne de sexe féminin. Dans un fourgon mortuaire, le cadavre a été évacué vers la morgue du Centre hospitalier Mohammed V à El Jadida pour être autopsié afin de déterminer les causes de la mort. En effet, l'autopsie a permis aux enquêteurs qu'il ne s'agissait pas d'une mort suite à une noyade, mais suite à un acte criminel. Par ailleurs, le cadavre a été identifié. Il s'agit, lors de sa vie, d'une quinquagénaire, Zahra, divorcée, demeurant dans un douar de la commune Had Ouled Frej, circonscription Sidi Smaïl. Tout le monde au douar était au courant que cette femme qui n'a jamais mis un enfant au monde prenait depuis belle lurette en charge son neveu qui avait perdu ses parents alors qu'il était encore adolescent. Les enquêteurs l'ont cherché pour l'interroger sur ce qui est arrivé à sa tante. Mais, il a disparu. Est-il son meurtrier ? Peut-être. D'abord, les enquêteurs ont appris qu'à sa trentaine d'années, ce neveu n'est plus normal. Il est devenu très agressif, cruel et sans pitié envers sa tante paternelle. Sans aucun doute, il a commencé à souffrir d'une maladie psychique. En fait, sa tante n'avait pas les moyens matériels lui permettant de le conduire chez des psychologues. C'est la raison pour laquelle, elle l'a gardé sans prévoir qu'il deviendrait une menace pour sa vie. Au fil des jours, la relation entre la tante paternelle et son neveu se détériorait au point qu'elle est devenue sans issue. Entre les deux, il n'y avait, quotidiennement, que des insultes et des injures au point que chacun ne supporte plus l'autre et ne voulait plus de l'autre. La solution ? Le neveu a décidé de se débarrasser de sa tante. Une décision sans appel. Comment ? Elle était chez elle, dans la cuisine, quand le neveu est rentré à la maison. Il ne lui a pas adressé la parole. Il est rentré rapidement dans sa chambre pour saisir un bâton. À pas de loup, il en est sorti pour s'approcher d'elle. Et d'un seul coup à la tête, la tante a perdu connaissance. Il lui a redonné un autre coup pour s'assurer qu'elle a perdu effectivement connaissance. Après, il a pris un couteau et l'a égorgée. La nuit, il a mis le cadavre dans un grand sac en plastique. Loin des yeux des curieux, il s'est rendu à l'Oued Oum Rabiî et l'a jeté pour se débarrasser du corps avant de disparaître. Seulement, les enquêteurs de la Gendarmerie royale sont arrivés à le localiser dans un logis abandonné pour l'arrêter et le traduire devant la Cour d'appel d'El Jadida.