Les fréquentes coupures d'eau dans plusieurs quartiers de Meknès ont suscité la colère et l'indignation des habitants. La construction d'une station de traitement des eaux qui constitue l'unique solution à ce problème ne sera opérationnelle qu' à fin 2012. Trop, c'est trop. Depuis quelques jours, les habitants de Meknès sont en colère et les mouvements de protestations ne cessent de prendre de l'ampleur suite aux coupures d'eau. Une situation qualifiée «d'invivable» par Abdellah Bouanou, député PJD, membre du conseil de la ville de Meknès. «C'est un problème qui relève de la responsabilité de l'État. Ce problème remonte à une dizaine d'années et rien n'a été fait pour régler la situation. Nous sommes approvisionnés en eau durant seulement deux heures par jour. Il est inconcevable de continuer à vivre dans ces conditions. C'est inadmissible ! », déclare à ALM Mr Bouanou en colère. Et d'ajouter «La Régie autonome de distribution d'eau et d'électricité (RADEEM) doit trouver une solution au plus vite quitte à acheter de l'eau d'autres stations». Selon la RADEEM, les coupures fréquentes qui ont lieu depuis mercredi dernier sont dues à la suspension de l'approvisionnement à partir des sources «Betit» et « Ribaâ» à cause de l'altération de leurs eaux suite aux dernières pluies.La RADEEM explique que cette situation est le résultat de pluies torrentielles ayant touché le bassin hydrographique desdites sources, qui assurent 50% des besoins de la ville en période normale. Conséquence : ces eaux sont devenues impropres à la consommation. Contacté par ALM, Rachid Moulay Mehdi, ingénieur d'Etat, chef du département exploitation eau et assainissement à la RADEEM affirme que «la ville est actuellement approvisionné grâce aux eaux fournies par l'ONEP qui sont insuffisantes. Pour satisfaire 20 à 21 heures de consommation d'eau par jour, il faut un stock de 90.000 m3. En raison d'un déficit à l'entrée de 50%, le stock se trouve divisé par deux et par conséquent l'approvisionnement est insuffisant», explique-t-il. Quant aux coupures d'eau, la même source précise que «Il y a une coupure à 14h puis l'alimentation est rétablie à 17h. Par la suite, une nouvelle coupure a lieu vers 23 h et l'alimentation est rétablit à 8 h du matin». Pour contrecarrer cette situation, la RADEEM a prévu plusieurs mesures. «Au mois de décembre, nous allons procéder au renforcement de l'alimentation des forages de Ras El Ma à raison de 150 litres/seconde supplémentaires. Et pour l'année 2011, un autre renforcement de la même quantité d'eau aura lieu», affirme ce responsable à la RADEEM. Mais pour ce dernier, la solution radicale est la construction d'une station de traitement des eaux. «La convention est en cours de finalisation et l'étude est presque terminée. La réalisation de ce projet débutera au début de l'année prochaine. Les travaux dureront 18 mois. La station sera opérationnelle fin 2012», précise-t-il. L'ONEP, qui supervise le projet de cette station, dont le coût est estimé à 150 millions de dirhams, compte lancer un appel d'offres y afférent en octobre prochain. «Cette station constitue l'unique solution pour mettre fin à cette situation. Mais la véritable question est de savoir qui va gérer cette station. Si l'ONEP se charge de la gestion, les tarifs risquent d'augmenter, ce qui ira à l'encontre du citoyen. Et si augmentation a lieu, elle doit être minime», conclut Mr Bouanou.