Deux conventions ont été signées hier entre le ministère de l'Industrie et les sociétés Renault-Maroc et Sopriam. Ces sociétés s'engagent à lancer trois voitures économiques d'ici deux à trois semaines. La période de transition tant crainte par les équipementiers n'aura pas duré longtemps, après l'arrêt de l'activité industrielle de Fiat-Auto au Maroc, le 31 décembre 2003. Trois voitures économiques seront lancées dans le marché. En effet, les sociétés Renault-Maroc et Sopriam, filiale du groupe Ominium Nord Africain (ONA) ont trouvé un terrain d'entente avec le ministère de l'Industrie, du Commerce et des Télécommunications pour lancer sur le marché trois marques de voiture économique. Il s'agit des marques Renault-Kango, Peugeot-Partner et Citroën Berlingo. Ces voitures seront toutes montées au Maroc, sur la chaîne de montage de la Somaca comme le stipulent les conventions conclues entre ces deux groupes et le ministère de tutelle. La signature des documents a été faite, côté gouvernement, par Tallbi El Alami, ministre de l'Industrie du Commerce et des Télécommunications, côté Renault-Maroc, par Pereira Dos Santos, président- directeur général et, en ce qui concerne Sopriam, par son P-DG, Abdellatif Ajama. Ce dernier a précisé à l'issue de la cérémonie que la production de ces marques débutera dans deux ou trois semaines. La Citroën-Berlingo et la Peugeot Partner seront produites à un rythme annuel de 10 000 véhicules. L'approche tarifaire sera déterminante pour le succès de l'opération. La dernière voiture économique commercialisée par Fiat était vendue aux alentours de 80 000 dirhams. La Citroën et la Berlingo, elles, seront commercialisées au prix unitaire de 110 000 dirhams, en baisse de 12 à 15% par rapport aux prix appliqués jusque-là. Le nouveau Kango arborera un nouveau design et une nouvelle motorisation avec également un nouveau prix : 110 900 dirhams TTC. En intégrant l'utilitaire et le familial dans la voiture économique, ces deux sociétés changent aussi la donne dans le marché marocain de l'automobile où la mixité est un avantage réel. Les importateurs auront à tenir compte de cette nouvelle variante. La rapidité de cette transition résout bien des équations pour l'industrie automobile marocaine qui se préparait à une longue période de non voiture économique, synonyme de réduction d'activités pour les sous-traitants dont la plupart envisageaient de se redéployer vers d'autres secteurs. La Somaca détenue à 46% par Renault, et par FIAT et Peugeot qui détiennent 20% chacun est également gagnante, en attendant le lancement du projet L90, voiture économique prévue en juillet 2005. Les équipementiers pourront ainsi poursuivre sur des prévisions plus optimistes et entamer leur programme de restructuration et de mise à niveau. Pour la période allant de 2004 à juillet 2005, les deux constructeurs se sont engagés à augmenter leurs volumes de production des voitures particulières et utilitaires. Autre conséquence de cet investissement, l'élargissement de la gamme de produits de ces sociétés qui, selon les propos de M. El Alami, vont se consolider et «grandir à l'égard du secteur automobile au Maroc en renforçant leur présence industrielle». Pour le ministre de l'Industrie, l'objectif principal de l'industrie automobile marocaine réside maintenant dans la recherche d'un positionnement à l'international pour les véhicules et les composants. Priorité dont la profession, en pleine phase de mise à niveau, a déjà fait sienne.